Le monde célèbre la Journée mondiale de la population le 11 juillet de chaque année. Mais à cause de la pandémie de coronavirus, cette Journée sera célébrée en différé en Guinée, le mercredi 29 juillet 2020.
Sur initiative du ministère du Plan et du Développement économique en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), cette journée sera célébrée sous le thème “Stop COVD 19: comment protéger la santé et les droits des femmes et filles ? »
Pour Mohamed Sanoh, Directeur national de la population et du développement, en dépit des progrès sensibles enregistrés en matière de la santé sexuelle et reproductive, la Guinée reste un pays où beaucoup reste à faire.
Selon les statistiques fournies par l’UNFPA, le taux de prévalence contraceptive est passé de 3% en 1992 à 11% en 2018.
«Le gouvernement guinéen et ses partenaires voudraient saisir cette opportunité pour mettre un accent sur les vulnérabilités et les besoins des femmes et des filles en cette période difficile de COVID-19 », ont souligné les cadres du ministère du Plan, au cours d’une conférence de presse ce mardi 28 juillet.
En lieu et place d’une cérémonie, l’occasion sera aussi mise à profit pour la remise de kits sanitaires aux ménages défavorisés assorties des campagnes d’information et de sensibilisation des populations.
L’accent sera mis également sur la nécessité absolue de protéger la santé, les droits sexuels et reproductifs des filles et femmes tout en s’employant à éradiquer le fléau des violences basées sur le genre, les mutilations génitale féminines, notamment l’excision.
Outre le taux de prévalence contraceptive mentionné ci-haut, le Directeur national de la population et du développement, a signalé que les besoins non satisfaits en matière de planification familiale est de 22%, contre une moyenne de 52% en Afrique. Le taux de mortalité maternelle est passé de 926 en 1992 à 550 femmes pour 100 000 naissances vivantes en 2018 contre, moins de 100, prévus par la CIPD (Conférence Internationale pour la Population et le Développement), précise-t-il.
«Le pays est toujours confronté à la recrudescence de plusieurs formes de violences basées sur le genre dont les viols, les mariages et des grossesses précoces. Il enregistre aussi un taux élevé de non-maintien des filles à l’école, sans oublier le fléau des mutilations génitales féminines, excision. En Guinée, les Mutilations Génitales Féminines sont d’une prévalence de 96% alors qu’une étude nationale menée en 2016, révèle que 83% des femmes de 15 à 64 ans ont subi une Violence basée sur le genre au cours de leur vie dont 29% de viols ».
En ce qui concerne l’impact de la Covid-19 sur les femmes en République de Guinée, le Directeur national de la population et du développement au ministère du Plan et du Développement Economique a indiqué que le nombre de cas total confirmés à la date du 24 juillet 2020 est de 6 mille 867 dont 2 mille 101 femmes.
«Les femmes représentent la majorité des agents de santé, en première ligne, devenant ainsi très exposées aux effets du coronavirus. Sur le plan socio-économique, elles travaillent dans des conditions difficiles et sont plus affectées par les impacts économiques de la pandémie. La fermeture des écoles associée aux besoins accrus des personnes âgées, a considérablement augmenté le travail de soins non rémunéré des femmes.”
Adama Hawa Bah