Les réactions des acteurs politiques se multiplient au lendemain du retrait de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) du processus électoral guinéen. Interrogé sur le sujet, le président de l’Union pour le Progrès de la Guinée (UPG), Jacques Gbonimy, dit ne pas comprendre la démarche de l’OIF qui s’engageait dans ce processus sans le respect des recommandations que l’organisation elle-même avait faites sur l’audit du fichier électoral.
«Malheureusement, l’OIF s’est engagée dans ce processus, voyant que la CENI n’a pas respecté les recommandations de leurs propres travaux d’expertise. Donc ça a été une lâcheté pour elle de vouloir aider la CENI à cautionner la fraude qu’elle envisage d’organiser. Si elle se retire, pour moi c’est tardif», a-t-il indiqué.
L’opposant reconnaît que cette démarche de l’OIF vient confirmer tout ce que les acteurs politiques avaient déjà dit par rapport à l’état du fichier qui n’est pas propre : « Ce fichier n’est pas propre. Il n’est pas crédible pour organiser une élection en République de Guinée. »
Cet ancien commissaire de la CENI soutient d’ailleurs que c’est parce que l’OIF n’a pas obtenu un nouveau report auprès de l’institution en charge d’organiser les élections en Guinée qu’elle a décidé de pilier bagages : «Que ses arguments soient fondés ou pas, l’OIF a aujourd’hui trouvé une porte de sortie, vu qu’elle n’a pas pu trouver une solution à la mascarade électorale que la CENI est en train d’organiser sur le terrain. »
L’opposant fait remarquer que l’OIF était le seul partenaire qui s’était engagé au côté de la Guinée dans le cadre de ce scrutin : « Si elle aussi se retire, j’ai appris que l’opérateur de saisie Innovatric aussi s’est retiré. Ça veut dire que ce processus dans lequel le président Alpha Condé et la CENI se sont engagés est biaisé dès le départ. »