Le premier forum international des sourds d’Afrique (FISA) va se tenir à Conakry en Guinée du 25 au 27 février 2019. Les discussions devront tourner autour du thème « Autonomisation des personnes sourdes : défis et perspectives sur le plan de l’éducation, de la formation professionnelle et de l’emploi. »
Cette rencontre dont la cérémonie d’ouverture a été présidée ce lundi 25 février par le ministre d’Etat à la Présidence chargé des affaires présidentielles et de la Défense nationale, connait la présence de plusieurs hautes personnalités, des personnes sourdes, venues de plusieurs pays africains.
Dans son intervention, le Directeur adjoint pays PNUD, Eloi Kouadjo IV, a affirmé que cette rencontre devra permettre à garantir progressivement l’égalité des chances pour tous et assurer la participation effective des personnes ayant un déficit auditif au processus de développement et de transformation socioéconomique des pays d’Afrique. « Une telle démarche permet de rester en phase avec le principe essentiel qui gouverne l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD), notamment ‘’Ne laisser personne de côté, ni en marge du développement’’ », a-t-il rappelé.
Plus loin, il a fait savoir que, selon les estimations, 1 milliard de personnes dans le monde vit aujourd’hui avec un handicap et qu’elles sont confrontées à de nombreux obstacles pour participer pleinement à la vie de la société. 80% d’entre elles vivent dans des pays en développement. Et il y aurait, selon une enquête de l’OMS publiée en mars 2017, 360 millions de sourds dans le monde.
S’agissant de la Guinée, 5% des 155.885 personnes vivant avec un handicap souffrent de déficit auditif, selon le recensement général de la population et de l’habitat de 2014.
Selon M. Eloi Kouadjo, les sourds rencontrent d’énormes difficultés liées aux préjugés, attitudes négatives humiliantes et dégradantes et surtout au non-respect de leurs droits fondamentaux, notamment l’accès aux services éducatifs spécialisés.
Les responsables à tous les niveaux doivent donc et vite agir afin de corriger cette situation. C’est pourquoi il demande à ce qu’il y ait une réflexion approfondie pour la mise en place d’un système d’enseignement spécialisé intégrateur, et un système de communication adapté avec des outils et documents pédagogiques promouvant le langage et la communication par les signes.
Prenant la parole, Mariama Sylla, la ministre de l’Action sociale, de la promotion féminine et de l’enfance, a promu la création d’un module d’enseignement en langue de signes dans les écoles qui forment les formateurs : « En collaboration avec le ministère de l’Education nationale et de l’Alphabétisation ainsi que celui de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique et des partenaires, nous comptons organiser un module de formation en langue des signes au niveau de l’ENI et de l’Institut supérieur des sciences de l’Education de Guinée afin de généraliser la formation des enseignants et des professeurs. »