L’histoire tragique de Boubacar Sow, jeune homme handicapé, remonte aux violences électorales de septembre 2013 dans le quartier de Bambéto, à Conakry. Ce jour-là, alors qu’il vendait ses livres coraniques pour subvenir à ses besoins, il fut brutalement pris à partie par des forces de l’ordre. Ligoté et traîné sur une distance de plus d’un kilomètre, il en sortira gravement brûlé, avec des blessures du deuxième degré sur la tête, le dos et les jambes.
Quatorze ans après les faits, Boubacar Sow est revenu sur les sévices subis ce jour-là. «À Bambéto, les agents ont jeté mes livres, m’ont attaché au véhicule, puis traîné jusqu’à Hamdallaye Gnari Wada, où des jeunes sont intervenus. Ils m’ont détaché et jeté dans un caniveau. J’ai été pris en charge à la clinique chez Hadja Rahilou, mais incapable de parler pendant un mois. Plus tard, à l’hôpital Donka, les médecins se moquaient de moi en recousant mon nez sans anesthésie. Enfin, on m’a transféré à Ignace Deen, où les médecins m’ont envoyé à la morgue pour soi-disant que je retrouve ma conscience. Ils m’ont enfermé, et ce n’est qu’après mes cris qu’ils m’ont fait sortir», raconte-t-il.
Boubacar Sow a finalement quitté l’hôpital sans traitement complet de ses brûlures, faute de moyens pour un suivi médical à l’étranger, comme l’avaient recommandé les médecins. Aujourd’hui, il demeure marqué par cette violence. Suivez la vidéo!