En Guinée, le constat fait par la Banque mondiale dans le cadre de l’inclusion financière est qu’il y a des fortes disparités entre les genres, mais aussi les zones géographiques. Pour réduire ce phénomène, un groupe de réflexion est mis en place dans le cadre du programme INTEGRA.
Selon une étude de la Banque mondiale faite en 2018, les disparités entre genres, niveau d’instruction et situations géographiques sont fortes. Au niveau des zones rurales, les populations ont un accès très limité aux services financiers formels avec un taux de détention de compte (quel que soit le type) de 18%, contre 23,5% pour l’ensemble de la population adulte.
Jeudi 22 août 2019, des acteurs de la finance inclusive se sont réunis à Conakry pour échanger sur les problématiques, les contraintes de la finance inclusive.
«Global Findex, dans sa publication de 2018, révèle que pour une population de plus de 15 ans d’environ 7,1 millions d’habitants, le pourcentage de détenteurs de compte est passé de 7% en 2014 à 23,5 % en 2017, soit une croissance de plus de 200%. Cet élan reste cependant modeste. En comparaison, le pourcentage de détenteurs de compte en Afrique subsaharienne est de 42,6 %. Il reste une marge de progression importante à accomplir», a indiqué le vice-gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG), Nianga Komata Goumou.
Quel intérêt les institutions de micro-finance peuvent-ils tirer de cette rencontre des acteurs de la finance inclusive. Lamarana Sadio Diallo, président de l’Association professionnelle des institutions de micro-finance (APIM-Guinée), répond et explique l’objectif de la rencontre : «Les bénéfices qu’on peut tirer d’une telle rencontre, en tant qu’acteurs de l’inclusion financière, c’est d’augmenter la portée de nos institutions, c’est-à-dire arriver à toucher un plus grand nombre de clients pour satisfaire au mieux les besoins de la population. Vous n’êtes pas sans savoir que s’il y a concentration des services financiers dans les grandes villes, naturellement au niveau des campagnes ça fait défaut. Donc l’objectif de cette réunion c’est comment faire de sorte que les fortes disparités entre les villes et les campagnes, entre les hommes et les femmes puissent être levées, que les femmes aient accès au service financier, mais aussi les paysans dans les zones rurales. Cela contribue à la bancarisation de l’ensemble des populations, à faciliter les opérations pour tout le monde et à sécuriser ces opérations. »
El hadj Kémo Condé, Directeur général de la supervision des institutions financières en Guinée, explique le rôle de la Banque centrale dans ce groupe de réflexion : « La BCRG, depuis un certain temps, travaille à l’amélioration de l’inclusion financière dans notre pays. Compte tenu du fait qu’il y a des obstacles, il y a des contraintes, il y a des opportunités qu’il faut lever, le PNUD a demandé de créer un groupe de travail qui va réfléchir sous la bannière de la BCRG aux contraintes et aux opportunités à l’amélioration de l’inclusion financière. »
Ata Cissé, spécialiste technique régionale des Fonds des Nations unies pour l’équipement (UNDCF), a d’abord rappelé que ce programme d’inclusion financière est un sous-programme du programme INTEGRA financé par l’Union européenne dont la gestion est confiée à l’Agence belge, Enabel, le PNUD et l’UNDCF : « Dans le cadre du programme INTEGRA qui est financé par l’Union européenne, le travail de l’UNDCF consiste à gérer tout ce qui concerne l’inclusion financière pour les bénéficiaires de ce programme. Ce qu’on doit faire, c’est d’essayer de développer des produits financiers pour les jeunes, mais aussi voir quelles sont les contraintes, les problématiques en lien avec l’inclusion financière. »
Plus loin, elle fait savoir que la Banque centrale doit développer sa stratégie nationale pour l’inclusion financière et la stratégie nationale pour l’éducation financière.