Avant l’arrivée de la pandémie du coronavirus en Afrique, certains pays étaient déjà confrontés à d’autres épidémies comme le paludisme et la poliomyélite. A en croire un communiqué de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le nombre de décès lié au paludisme pourrait dépasser 700 000 rien que cette année. Elle a ainsi exhorté ces pays à ne pas laisser COVID-19 éclipser les autres questions de santé.
Le Dr Matshidiso Moeti, Directeur régional de l’OMS pour l’Afrique a lancé l’appel à tous les pays africains à ne pas perdre de vue les progrès qu’ils ont réalisés en matière de santé. Il encourage en outre ces pays à pouvoir s’adapter à cette nouvelle menace liée à la pandémie de coronavirus.
«Nous avons vu, avec l’épidémie du virus Ebola en Afrique de l’Ouest, que nous avons perdu plus de personnes à cause du paludisme, par exemple, que nous n’en avons perdu à cause de l’épidémie d’Ebola. Ne répétons pas cela avec COVID-19», a interpellé le Dr Moeti.
En Afrique, le compteur affiche plus de 25 000 cas confirmés de la pandémie du nouveau coronavirus, selon l’OMS. Malgré cet état, cette organisation qui veille sur la santé mondiale estime qu’elle soutient néanmoins les pays africains dans tous les aspects de la réponse à la COVID-19. Selon le directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, l’institution a récemment publié des lignes directrices pour assurer le maintien des services de santé essentiels, y compris les campagnes de vaccination et de lutte contre le paludisme.
A l’en croire, ces lignes directrices soulignent la nécessité pour les pays d’adopter une approche dynamique qui atténue toute interruption inévitable des campagnes de vaccination.
Le communiqué de la Direction Afrique de l’OMS ajoute que l’interruption des efforts de lutte contre le paludisme particulièrement pour le continent pourrait avoir des conséquences graves. Selon les estimations actuelles, l’Afrique subsaharienne serait responsable d’environ 93 % de tous les cas de paludisme et de 94 % des décès, principalement chez les enfants de moins de cinq ans.
«Une nouvelle analyse de l’OMS et de ses partenaires suggère que, dans le pire des cas, si les services de prévention et de traitement du paludisme étaient gravement perturbés par COVID-19, le nombre de décès dus au paludisme en 2020 en Afrique subsaharienne pourrait doubler par rapport à 2018.»
“L’Afrique a fait des progrès significatifs au cours des 20 dernières années pour empêcher le paludisme de faire des victimes. Si COVID-19 représente une menace majeure pour la santé, il est essentiel de maintenir les programmes de prévention et de traitement du paludisme. La nouvelle modélisation montre que le nombre de décès pourrait dépasser 700 000 rien que cette année. Nous n’avons pas vu de tels niveaux de mortalité depuis 20 ans. Nous ne devons pas revenir en arrière”, a exprimé le Dr Matshidiso Moeti.