Poursuivi par les leaders du FNDC pour des faits de “dénonciations calomnieuses, diffamation, injures publiques et abus d’autorité”, le ministre de la Justice, Alphonse Charles Wright a brillé par son absence à l’ouverture du procès, ce jeudi 22 juin 2023, devant le TPI de Dixinn.
Au sortir de la première audience consacrée essentiellement à la fixation de la caution, les avocats des plaignants ont exprimé des inquiétudes. ” L’audience vient de prendre fin. Ce qui s’est passé au tribunal indique la suite de cette affaire. Mes clients et moi, nous avons désormais des appréhensions, nous avons le sentiment que le droit ne sera pas dit dans cette affaire. La citation directe est une procédure qui permet à tout citoyen d’éviter que le procureur ou les gendarmes et les policiers ne détruisent une affaire. Vous irez directement devant la juridiction du jugement pour faire entendre votre cause. C’est cette procédure que nous avons empruntée. La première audience est consacrée à la fixation de la caution. La caution ne s’impose pas comme un décret, ou un arrêté, ce n’est pas un acte unilatéral. Le président vient dans la salle, il appelle le dossier, il dit que la journée est consacrée à la fixation de la caution. Il fixe la caution à 1 million GNF et renvoie le dossier au 23 juin 2023 en délocalisant le procès à la Cour d’appel. Donc, le tribunal est venu avec la décision prête “, a expliqué Me Salifou Béavogui.
Et d’ajouter : “Un juge ne peut pas venir avec une décision rédigée. On n’a pas eu la possibilité de discuter de la caution et du délai de recouvrement. Ça c’est un droit pour nous. Nous ne sommes pas en référé pénal comment on peut venir dans une salle d’audience on ne donne pas la parole aux parties, on fixe la caution, on renvoie le dossier comme on veut et on prend une date comme on veut. C’est à dire que si on engage une procédure de réquisition on aura pas le temps de le faire parce que c’est demain le procès à quand le président va recevoir le dossier ” a déploré l’avocat.
Toutefois, Me Beavogui ne compte pas baisser les bras. ” Tout cela c’est pour nous dire que cette affaire sera tuée dans l’œuf, mais je vous préviens le Tribunal de Dixinn n’est pas le seul dans la République de Guinée. Il y a la Cour d’appel, la Cour suprême au-delà il y a les juridictions internationales donc il faut que le droit soit dit. Mais la façon dont ce procès a été géré aujourd’hui, nous avons le sentiment que nous ne serons pas dans un procès juste et équitable”, s’est il inquiété.