Alors que la création effective de la monnaie commune unique «Eco» est fixée en 2020, l’Institut monétaire de l’Afrique de l’Ouest s’inquiète de l’augmentation progressive de la dette publique des Etats membres de la Zmao.
A l’occasion de l’ouverture de la 45e réunion de son comité technique à Conakry, ce mardi 20 août 2019, la directrice générale de l’Imao, Ngozi Egbuna, a indiqué que «les conclusions des missions conjointes successives de surveillance multilatérale dans les Etats membres de la ZMAO ont révélé que l’encours de la dette publique augmente progressivement et approche des niveaux à haut risque dans certains pays», a-t-elle tout en précisant les mesures envisagées par son institution pour éviter l’accumulation de la dette des pays membres.
«Afin d’éviter que la dette ne s’accumule à des niveaux antérieurs à l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) ou à l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale (IADM) au début de 2005, l’IMAO a entrepris de réexaminer la situation de la dette dans la Zone, afin d’évaluer sa viabilité et de proposer des mesures politiques appropriées pour atténuer une autre crise imminente de dette», a-t-elle précisé.
A cette fin, a ajouté Mme Ngozi Egbuna, l’Imao a préparé un document sur la viabilité de la dette, dont les détails seront présentés sous peu. «L’objectif primordial de ce document est de déterminer si les États membres de l’IMAO ont dépassé les seuils de dette soutenable. Les résultats révèlent qu’aucun État membre n’a dépassé le seuil de viabilité, mais que certains États membres pourraient se retrouver dans une situation d’endettement insoutenable si des mesures correctives ne sont pas prises pour maintenir la dette publique sous le seuil de 90,0 % du PIB».
Concernant, les projections pour la fin décembre 2019, la directrice de l’Imao a souligné qu’aucun État membre ne remplira tous les principaux critères de convergence. «Tous les États membres, à l’exception de la Guinée, devraient maintenir leurs performances par rapport à décembre 2018. Gambie, Ghana et le Nigéria rempliront chacun trois critères. La Guinée et le Libéria rempliront deux chacun. Tandis que la Sierra Leone en remplira un. La Gambie manquera probablement le critère de financement de la banque centrale, le Ghana manquera le déficit budgétaire et le Nigeria manquera le critère d’inflation», a indiqué Mme Ngozi Ebuna.