Au micro de votre quotidien électronique, le président du Rassemblement pour la Renaissance et le Développement (RRD) a réagi sur la situation sociopolitique en Guinée. Dans cette interview, Abdoulaye Kourouma parle des résultats définitifs des élections de la gestion de la crise sanitaire et des violences meurtrières enregistrées à N’Zérekoré au lendemain du double scrutin législatif et référendaire du 22 mars 2020.
Guinee360.com: Votre réaction après la validation des résultats définitifs des élections législatives du 22 mars par la cour constitutionnelle?
Abdoulaye Kourouma: Rien ne vaut plus que la paix. Mais on a réussi la plus mauvaise organisation des élections dans notre pays. À partir du moment où il y a eu des décomptes dans les garnisons militaires c’est une violation de la loi. Nous avons été trichés partrichés qui a refusé de donner les résultats par bureau de vote et par circonscription. Ce qui veut dire que la fraude préparée par la Ceni était visible. Déjà, à notre niveau, 4 circonscriptions nous donnaient 40 milles voix, on était surpris de se retrouver avec 38 milles voix au total. On me fait croire que le parti RRD qui comptait être le chef de file de l’opposition se retrouve avec 1 député. Ils sont conscients quand même que nous ne sommes pas un député repêché. Au contraire, nous avons été volés. Et tout le monde s’attendait à ce que la Cour constitutionnelle valide ces résultats. Ce n’était plus la peine d’engager un avocat pour gaspiller de l’argent.
Avez-vous constitué un groupe parlementaire?
Je fais partie de l’Alliance patriotique dirigé par Elhadj Mamadou Sylla. Au sein de notre groupe, vous avez 14 députés et 9 partis politiques ce qui est déjà très remarquable. On compte être un contre-pouvoir dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale et de l’équilibre entre les pouvoirs.
Que pensez vous de la gestion de la pandémie du Covid-19 par l’État guinéen?
Il y a une très mauvaise gestion. J’accuse l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anss) d’être à la base de la propagation de ce virus dans le pays. À partir du moment où les tests peuvent prendre une semaine, deux semaines, il y a trop de risque de contamination. A supposer que quelqu’un est porteur du virus, avant d’avoir le résultat de son test, il aura rentrer en contact avec d’autres personnes sans savoir s’il est positif ou négatif. Les responsables c’est les médecins et les structures sanitaires. L’efficacité n’est pas là. S’ils le font pour avoir des sous, c’est misérable de leurs parts.
A votre avis, le Conseil Scientifique de riposte peut il répondre aux attentes?
C’est une bonne chose. Je pense que le Conseil scientifique prendra en compte ce que je viens de dire. C’est un cadre d’analyse, d’orientation et d’anticipation des événements. Ils ne feront pas le travail de Sakoba et de son équipe qui sont en train de faire la propagation de ce virus.
Le Fndc vient de sortir une liste de personne qu’il accuse d’être les instigateurs des violences meurtrières enregistrées à N’zérekoré. Qu’en dites vous?
Je ne sais pas où ils tirent leurs informations puisque, moi, j’étais là-bas. Je vous avoue que c’est le lendemain des problèmes que Damaro même est arrivé. Tout le monde est conscient que les gens qui dirigent le Fndc ont un problème de réflexion. S’ils veulent, ils peuvent écrire les noms des 12 millions de Guinéens.
Selon vous qui est responsable?
C’est l’opposition dirigée par le FNDC qui est derrière toutes ces violences. Je suis un témoin oculaire de ce qui s’est passé à N’Zérekoré. Le Fndc et l’alpha et l’omega. Dès qu’on a su qu’ils sont responsables des violations, tous les représentants du Fndc ont fuit la ville. Le moteur qui reste du Fndc, aujourd’hui, c’est Cellou Dalein Diallo. C’est les militants de son parti qui sont dans la rue. Sinon, les Guinéens normaux ne sont pas dans cette logique de violence. Ceux qui veulent avoir le pouvoir à tout prix, sont ceux qui sont en train de créer des atrocités dans le pays. S’il y a quelqu’un qui veut avoir coûte que coûte le pouvoir, c’est Cellou Dalein Diallo. Je demande à l’autorité, d’exercer l’autorité de l’État. Les gens doivent répondre de leurs actes. Ceux qui parlent de la politique dans notre pays, qu’ils soient du FNDC ou d’autres bords, ils ne sont pas là pour le peuple, ils sont là pour leurs appétits personnels. La plupart sont hors de Conakry. D’autres sont en train de passer leur confinement à Abidjan, c’est le cas de Sidya Touré qui a vu l’échec et puis il a quitté le pays. Ils voulaient d’une transition par la force avec des atrocités et de rébellion.