Le banditisme refait surface ces derniers temps à Conakry. Plusieurs citoyens sont victimes d’attaques à mains armées dans leurs domiciles ou dans leurs lieux de travail. Cette situation devient préoccupante pour des citoyens de la capitale, qui attirent l’attention des autorités de la transition sur ce phénomène.
Pour lutter contre l’insécurité, plusieurs habitants rencontrés ont proposé à l’État de doter les services de sécurité, des moyens adéquats d’une part, et de l’autre, faciliter la bonne collaboration entre les autorités locales et les citoyens à la base.
Même si le phénomène existe dans tous les pays du monde, Boubacar Sidibé pense que le cas de la Guinée fait exception. «Parfois il y a des opérations qui se font en pleine journée. Quand tu appelles les services de sécurité, ils disent qu’ils n’ont pas de carburant», regrette-t-il.
«M. Bachir Diallo qui nous a promis beaucoup de choses doit mettre les moyens à leurs dispositions. Parce que tant qu’ils n’ont pas les moyens logistiques, il sera difficile de lutter contre l’insécurité…», prévient ce citoyen. De son côté, Billo Bah suggère une organisation dans les quartiers afin depouvoir mettre main sur les bandits. «Il doit y avoir une collaboration entre les chefs de quartiers et les chefs des secteurs. En ce moment il y aura une alerte avec la population à la base. Je pense que c’est ce qui va lutter contre le banditisme», soutient cet autre citoyen.
Sans la sécurité aucun développement n’est possible dans un pays, explique Mamadou Thiwto Diallo. «Aujourd’hui dans nos quartiers, nous ne sommes pas en sécurité. Le long de nos routes, nous ne sommes pas en sécurité, parce que l’État n’a pas les moyens pour repérer les bandits à grand chemin», alerte M. Diallo.
Dans la nuit du mardi 18 à mercredi 19 janvier 2022, une boutique Orange Money a été cambriolée à Bailobaya, où les bandits ont emporté 17 millions de francs guinéens. Thiwto se dit peiné et attristé de voir l’économie de plusieurs années d’un citoyen partir en un clin d’œil. C’est à l’État d’assurer la sécurité de sa population rappelle-t-il d’un ton ferme.
«S’ils ont levé les barrages et les PA qui étaient installés contre les gens même si en ce moment il n’y avait pas d’insécurité dans nos quartiers, ils n’ont qu’à revoir comment sécuriser les personnes et leurs biens.»
Depuis le coup d’État de 5 septembre, le phénomène de banditisme avait diminué notamment dans la ville de Conakry, fait remarquer Mamadi Tounkara. Par ailleurs, il estime que depuis quelques semaines, les constats révèlent qu’ils y a la recrudescence de la pratique. «Aucun investisseur ne peut venir dans un pays où il y a l’insécurité. C’est inacceptable dans une période de transition. Les nouvelles autorités doivent nous sécuriser, ils ne doivent pas nous abandonner», lance Tounkara.
Lamarana Diallo, cet interlocuteur conclut qu’en Guinée, le banditisme est causée par le manque d’éducation. «Si les enfants ne sont pas scolarisés, ils sont obligés de se livrer au banditisme. Il faut que les enfants soient scolarisés (…)», dit-il.