L’évolution du système éducatif guinéen préoccupe le président du parti Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée (UDRG). C’est dans ce cadre, il a fait des propositions aux autorités actuelles.
Bah Oury qui fonde son analyse sur les résultats des derniers examens nationaux, affirme que l’éducation n’est pas une priorité pour les autorités guinéennes.
“En principe l’État doit s’occuper de l’ensemble des enfants de la République, mais tel n’est pas le cas. Le budget de l’éducation nationale il sert à quoi ? Donc, il y a une proportion à étouffer l’école guinéenne. Et il va de soi que les résultats qui sont présentés reflètent cette réalité depuis très longtemps. L’éducation nationale est le parent pauvre dans le système éducatif actuel. Qui sont ceux qui sont dans le privé ? C’est ceux qui ont quelques moyens. Et de ce point de vue, ça renforce les inégalités au niveau de la société. Au niveau de la capitale, il y a ces inégalités en fonction de l’appartenance sociale, il y a des inégalités entre le monde rural et la capitale et le monde rural et le centre urbain”.
Cette réalité de l’école guinéenne qu’il décrit n’est pas sans conséquence. Bah Oury pense qu’elle est l’une des raisons qui poussent plusieurs jeunes Guinéens à l’immigration clandestine.
“Cela est la cause principale d’une hémorragie au niveau des jeunes qui lorsqu’ils ne réussissent pas à avoir le brevet et ceux qui continuent jusqu’à avoir le bac ou peine à l’avoir, prennent le chemin de l’immigration clandestine. La majorité des enfants que nous rencontrons en France dans les rues ou ceux qui sont les adeptes, en Tunisie, dans le désert un peu partout la plupart sont des Guinéens. Au niveau de l’école s’il faut avoir une bonne éducation c’est dans le privé, s’il faut avoir une meilleure santé, c’est dans le privé, même pour avoir vos pièces d’identité tout est privatisé. Ça c’est excessivement très pénible pour les gens”, fustige cet acteur politique.
Pour avoir des meilleurs résultats dans le système éducatif guinéen dans les prochaines années, l’ancien ministre de la Réconciliation pense qu’il faut un effort continu dans le temps.
“Ce qui doit être fait dans le contexte actuel c’est la construction des écoles puisque ça peut être fait rapidement, la formation sur la pédagogie mérite une réflexion profonde pour ne pas aller à l’emporte pièce jusqu’à nous créer des dégâts”, a suggéré Bah Oury dans l’émission “On refait le monde” sur Djoma.