Les acteurs de la pêche artisanale rencontrent de nombreuses difficultés dans leurs activités. Une étude a été faite sur cette situation. Le rapport de ladite étude a été présenté ce 15décembre 2021 à Conakry par la Confédération africaine des organisations professionnelles de la pêche artisanale (CAOPA).
L’atelier de “présentation du rapport d’étude sur les enjeux des zones de la pêche artisanale de la République de Guinée” a connu la présence de 27fédérations artisanales africaines en présentiel et en virtuel.
Dans son intervention, le Secrétaire général de la Fédération nationale des pêcheurs artisanaux de Guinée et Acteurs associés (FENAPAG/AC), Abdoulaye Soumah, a parlé des difficultés auxquelles les pêcheurs artisanaux sont confrontés : « De tous les enjeux de cette étude, les zones de pêche, constituent de véritables sources de conflits entre navires étrangers et pêcheurs artisanaux, entre pêcheurs industriels et pêcheurs artisanaux, entre engins actifs et passifs, entre pêcheurs et structures de conservation ».Depuis sa création en2010, la CAOPA a beaucoup œuvré pour la reconnaissance de la pêche artisanale. « Depuis plus de dix ans, nous, les hommes, les femmes, les jeunes de la pêche artisanale africaine, avons uni nos forces pour que notre secteur soit reconnu à sa juste valeur par nos Etats qui sont nos premiers partenaires. Petit à petit, notre travail a donné la confiance à nos communautés pour faire valoir leurs avantages, en termes social, économique, culturel et comme gestionnaires des écosystèmes côtiers par rapport à d’autres activités qui exploitent les océans et les littoraux, comme la pêche industrielle, l’exploitation pétrolière, le tourisme côtier, etc. Aujourd’hui, la pêche artisanale est mieux reconnue au niveau international, à travers les Directives Volontaires pour une pêche artisanale durable de la FAO, et à travers les Objectifs de Développement durable agréés par les Nations Unies, qui demandent à tous les pays de « Garantir aux pêcheurs artisans l’accès aux ressources et aux marchés », a expliqué Gaoussou GUEYE, président de la CAOPA. Plus loin, il a parlé des trois priorités de son organisation : « Alors que le monde s’apprête à célébrer la pêche artisanale durant toute une année, les membres de la CAOPA se sont réunis pour définir trois domaines d’action prioritaires : La première priorité, c’est que les Etats réservent et protègent des droits de pêche exclusifs aux pêcheurs artisans dans les zones côtières. Nous demandons aussi que ces zones soient entièrement cogérées avec les pêcheurs artisans, y compris les aires marines protégées. Pour lancer la réflexion sur ce thème avec nos gouvernements, la CAOPA fait réaliser une série d’études sur les enjeux de la zone de pêche artisanale pour les communautés côtières, en Sierra Léone, au Ghana, au Madagascar, en Mauritanie, en Gambie, au Sénégal et en Guinée. Ce sont les résultats de cette étude que nous vous présentons aujourd’hui. La seconde priorité, c’est d’améliorer les conditions de vie et de travail des femmes dans toute la filière, et de mieux les impliquer dans les organisations professionnelles et dans les processus de décision. Enfin, nous voulons que la pêche artisanale soit protégée des autres secteurs de l’économie bleue qui menacent l’environnement côtier, et sont beaucoup moins importants pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle et l’emploi dans nos pays. »
Dans le rapport de l’étude présenté par Djenab Bèye Traoré, la CAOPA a fait plusieurs recommandations, notamment l’appui des négociations d’un protocole d’entente de gestion de la zone maritime frontalière entre la République de Guinée et la République de la Sierra Léone, l’association des pêcheurs artisanaux à tous les stades de développement et les politiques de pêche, dans des langues locales accessibles aux communautés de pêche, la promotion de l’institution par la CEDEAO « d’un règlement spécifique sur la pêche artisanale qui octroie des zones de pêche réservée aux professionnels du sous-secteur de la pêche artisanale. »