Dans son récit devant le tribunal criminel de Dixinn ce mardi 17 octobre 2023 sur les événements survenus au stade du 28 septembre 2009 dans le cadre de la tenue de ce procès, l’ancien correspondant de BBC en Guinée a apporté des précisions sur le début des tirs ce jour au stade.
Selon lui, c’est aux environs de midi que les tirs ont commencé suite à l’arrivée des agents de la garde présidentielle. «Moi j’attendais un appel de la BBC aux environs de 11 heures 45′ pour passer en direct dans le journal de 12H. Mais jusqu’à 12 heure je n’avais pas reçu l’appel. C’est 20 minutes après que j’ai entendu les tirs », a-t-il témoigné.
S’agissant des fosses communes et de la disparition des corps, Amadou Diallo dit n’avoir pas eu d’informations claires et précises. Néanmoins, le journaliste confirme avoir été saisi par des personnes qui ont témoigné sur le sujet.
«J’ai reçu des appels des gens qui me disent qu’ils n’ont pas retrouvé leurs parents, leurs fils, leurs maris, etc. J’ai eu aussi des appels téléphoniques des témoins qui m’ont dit que des militaires ont pris des corps à l’hôpital Donka, dans des camions militaires qui ont été vus derrière l’aéroport ».
Plus de 150 civils ont été tués, une centaine de blessés, des femmes violées selon des organisations internationales, ce jour au stade de Conakry. L’ancien correspondant de BBC dit n’est pas être en mesure de donner des chiffres exacts concernant le bilan.
Amadou Diallo regrette la violence d’État qui est exercée sur les Guinéens depuis plus d’une décennie : «La Guinée a toujours été un pays de violence. D’ailleurs pour moi, la seule continuité de l’État en Guinée c’est dans la violence.»