Depuis plusieurs années, le gouvernement guinéen assure la prise en charge des personnes souffrantes de la tuberculose, en les offrant gratuitement les produits adéquats. Cependant depuis le mois d’août dernier, le stock au CHU Ignace Deen n’a pas été renouvelé. Un retard qui pénalise les malades de nos jours.
Au service de pneumologie, nous avons constaté que 5 lits sur 7 dans l’une des salles d’hospitalisations, étaient vides. Un patient rencontré là, a confié que cet acte est lié au manque de produits pour poursuivre les traitements. Du coup, ces personnes ont décidé de quitter leurs lits.
«C’est vrai qu’actuellement, il y a une pénurie d’anti-tuberculose. Normalement, le fond mondial finance 70% dans l’achat des médicaments et les 30% reviennent à l’État guinéen, mais le problème majeur est que l’État ne paye pas sa part. Ce qui crée une pénurie, parce que s’il y a 100 malades alors qu’on ne dispose que de 60 produits, les autres seront privés de produits», a confirmé un médecin de ce centre du CHU Ignace Deen, sous anonymat.
Ce spécialiste de la pneumologie ajoute que le manque de base de données fiable, favorise également les ruptures de stock: «Le second aspect est statistique. Le plus souvent, il n y a pas de base de données dans les centres tuberculeux du pays, ce qui fait que le nombre de malades est toujours supérieur à la commande des produits, qui s’effectue. Il y a aussi les prestataires à la base qui ne tiennent pas compte de la lourdeur administrative, c’est-à-dire qu’ils ne commandent pas à temps. Le plus souvent, ils attendent d’être presqu’en rupture avant de lancer une autre commande.»
Dans le but de recouper les informations, nous avons essayé d’écouter la version de la direction générale du CHU Ignace Deen. Sauf que la démarche n’a pas réussi. Les responsables n’ont pas daigné nous recevoir.