La performance des pays membres de Zone monétaire de l’Afrique de l’ouest (Zmao) s’est détériorée en 2018 avec seulement deux pays membres (Cap-Vert et Togo) ayant rempli les quatre critères primaires contre quatre en 2017.
Dans un contexte des attentes accrues pour l’Union monétaire dans la CEDEAO, les pays membres peinent à remplir les critères de convergence. Entre autres: un déficit budgétaire inférieur à 5%, financement du déficit par la Banque centrale, disposer des réserves pouvant couvrir 3 mois d’importation et une inflation en deçà de 10%.
«L’un des piliers centraux de ce processus de création de la monnaie unique est le respect par les États membres des critères de convergence. Dans ce domaine, la performance s’est détériorée en 2018. Car, seuls deux États membres (Cap-Vert et Togo) ont rempli les quatre critères primaires, contre quatre (Guinée Bissau, Mali, Sénégal et Togo) qui ont rempli les quatre critères primaires en 2017», a déploré Momodou Bamba Saho, directeur général de l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest (Amao) à l’ouverture, ce vendredi 16 août 2019 à Conakry de la 35e réunion ordinaire conjointe de la commission des affaires économiques et monétaires et de la commission des opérations et de l’administration de l’Amao.
«Les performances en matière de convergence devraient s’améliorer de manière significative et rapide si nous voulons disposer d’un ensemble d’États membres éligibles à l’Union monétaire. À cet égard, nous demandons instamment aux autorités des États membres de renforcer la mise en œuvre de la politique économique, en particulier dans le domaine budgétaire, afin d’améliorer les résultats au regard des critères de convergence», a-t-il conseillé.
Les mois à venir, l’Amao s’efforcera de continuer à mettre en œuvre, notamment, des travaux visant à fournir une base pour déterminer l’État membre qui va accueillir la Banque centrale commune., de préparer les Statuts de la Banque centrale commune et d’un programme d’adaptation visant à améliorer la comparabilité avec la législation des banques centrales nationales. Et également à formuler des procédures pour la conduite de la politique monétaire commune et à définir la répartition des responsabilités entre la banque centrale commune et les banques centrales nationales dont certaines questions vont être abordées lors de la réunion de Conakry.
«Le travail technique préparatoire qui reste à accomplir pour jeter les bases d’une Union monétaire réussie est énorme», et afin de mettre en œuvre les aspects clés de la feuille de route, le directeur de l’Amao compte sur le ferme soutien des banques centrales des États membres pour fournir les ressources financières et humaines nécessaires.
«Dans les prochains jours, nous examinerons les résultats obtenus dans le cadre de notre programme de coopération économique et monétaire. Nous espérons avoir un échange de vues franc sur la voie à suivre. Compte tenu des attentes accrues de nos peuples quant à des progrès importants sur la voie de l’Union monétaire, j’exhorte chacun d’entre nous à s’engager de manière constructive et énergique afin de trouver une voie techniquement réalisable pour atteindre notre objectif d’union monétaire dans la CEDEAO».