Le Barreau de Guinée a décidé de suspendre le mot d’ordre de boycott des audiences lancé à la suite de l’agression du bâtonnier Me Mohamed Traoré le 20 juin dernier . C’est ce qu’a annoncé ce mardi Me Faya Gabriel Kamano, porte-parole de l’Ordre des avocats, à l’issue d’une assemblée générale extraordinaire tenue à Conakry.

« Il a été décidé de suspendre le mot d’ordre de boycott. Cette décision fait suite à une évaluation de l’évolution de la situation depuis l’assemblée générale extraordinaire du 23 juin dernier, reconduite le 7 juillet », a déclaré Me Kamano.

Interrogé sur les avancées obtenues concernant les revendications du Barreau, il a reconnu que certains actes ont été posés : « Depuis l’adoption de la résolution initiale, plusieurs actions ont été entreprises. Certes, tout n’est pas encore résolu, mais il y a des discussions en cours entre le Barreau et des représentants de l’État. Dans ce type de situation, il faut aussi savoir accorder une chance au dialogue. »

S’agissant des démarches entreprises, Me Kamano a rappelé que des condamnations fermes ont été exprimées, aussi bien au niveau national qu’international, suite à l’agression du bâtonnier.
« Toutes les organisations internationales d’avocats ont dénoncé cet acte. Sur le plan local également, des réactions fortes ont été enregistrées. Par ailleurs, deux rencontres ont eu lieu avec le Premier ministre, en présence de hautes personnalités de l’administration publique et du secteur judiciaire », a-t-il indiqué.

Le porte-parole du Barreau a également mentionné le lancement d’une procédure judiciaire : « Le bâtonnier Mohamed Traoré a été entendu par un officier de police judiciaire. Ce sont des faits concrets que nous avons pris en compte. »

Quant à une éventuelle audience avec le chef de l’État, Me Kamano reste optimiste : « Nous avons exprimé notre volonté de le rencontrer. Ce n’est ni impossible ni écarté. Il y a de l’espoir. »
C’est donc dans cette dynamique d’ouverture que le Barreau a choisi de suspendre le mot d’ordre de grève. « Il s’agit de donner une chance aux discussions en cours. Le travail reprend immédiatement, dès ce mardi », a-t-il précisé.

Interrogé sur d’éventuelles interpellations liées à des suspects dans le cadre de cette affaire, Me Kamano a répondu avec prudence . « Je ne suis pas membre du collectif des avocats constitués pour ce dossier, je ne peux donc pas me prononcer davantage à ce sujet », a-t-il conclu.