Le Washington Post a récemment publié une enquête accablante sur l’implication présumée du Front Polisario dans des réseaux armés soutenus par l’Iran en Syrie. Qualifié de « groupe armé » par le quotidien américain, le Polisario aurait vu plusieurs de ses membres arrêtés par les nouvelles forces de sécurité syriennes.
Selon le rapport, l’Iran a formé et soutenu divers groupes militants pour étendre son influence régionale, y compris le Front Polisario, basé en Algérie. Des sources diplomatiques et régionales affirment que des centaines de ses combattants sont actuellement détenus.
La chute du régime de Bachar el-Assad en décembre dernier, renversé par une coalition islamiste armée, a marqué un tournant. Le nouveau gouvernement syrien, dirigé par Ahmad al-Charaa, a entamé un vaste démantèlement des réseaux logistiques iraniens. Ce « pont terrestre » permettait de transférer armes, fonds, carburant et stupéfiants – notamment du captagon – vers des groupes comme le Hezbollah libanais.
Les récentes opérations menées à la frontière libano-syrienne ont permis la fermeture de routes clandestines et la découverte d’importants dépôts d’armes, ainsi que de quinze usines de production de captagon. Ce trafic, estimé à plusieurs dizaines de millions de dollars, aurait longtemps bénéficié au Hezbollah et au régime Assad.
Avec la chute d’Assad, souligne The Washington Post, l’Iran se retrouve isolé dans la région, et ses réseaux traditionnels de soutien militaire et financier sont en passe d’être neutralisés.