Le projet de nouvelle Constitution, amendé par le Conseil national de la transition (CNT), prévoit une limite d’âge pour les candidats à l’élection présidentielle : au minimum de 40 ans et au maximum de 80 ans. Une mesure qui suscite de vives réactions dans la classe politique.
Dr Édouard Zoutomou Kpogomou, président de l’Union démocratique pour le renouveau et le progrès (UDRP) et vice-président de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), s’est fermement opposé à cette disposition. Selon lui, “la Guinée n’est pas un pays à part” pour se permettre d’imposer une telle restriction.
“C’est impossible d’imposer de telles conditions aux Guinéens. Donald Trump est devenu président des États-Unis à un âge avancé. Paul Biya est président du Cameroun depuis plusieurs décennies. Le problème n’est pas l’âge physique. Tout homme, s’il vit assez longtemps, devient vieux. Et moi, je dis que les personnes âgées sont, heureusement pour elles, des jeunes qui ont su gérer leur jeunesse et restent compétitives à ce stade de leur vie. On ne peut pas se passer de leur expérience”, a-t-il déclaré.
Plus loin, le président de l’UDRP estime que cette disposition revient à “catégoriser” les Guinéens. “Nous faisons partie de ceux qui pensent que tant qu’un homme dispose pleinement de ses facultés physiques, intellectuelles et morales, il ne devrait y avoir aucune barrière. Seule la nature peut lui imposer une limite, pas la loi. Exclure des citoyens uniquement en raison de leur âge, c’est institutionnaliser la discrimination. Et cela, nous ne pouvons l’accepter”, a-t-il ajouté.
Dr Zoutomou Kpogomou conclut en affirmant que même si cette nouvelle Constitution est adoptée par la majorité, “rien ne garantit que ces dispositions perdureront, car elles excluent une frange de la population qui pourrait pourtant s’avérer très utile au pays”.