Après la réception de 6 000 kits d’enrôlement, le gouvernement guinéen, à travers le MATD, a annoncé le début du recensement électoral à partir du 15 avril 2025, pour une durée de 45 jours. Cette opération s’étendra aussi bien à l’intérieur du pays qu’au sein des ambassades et consulats à l’étranger. Une annonce qui ne fait pas l’unanimité parmi plusieurs acteurs politiques concernés.
Ce samedi 12 avril 2025, lors de son assemblée générale hebdomadaire, le Mouvement démocratique libéral (MoDeL) a préconisé l’idée de mettre en place une structure indépendante, constituée de tous les acteurs concernés.
Dans son intervention, Moïse Diawara, porte-parole du MoDeL, a d’abord invité les militants du parti à se faire recenser.
“Nous demandons d’abord à l’ensemble de nos militants de se faire recenser, et d’être prêts. Parce qu’avant d’être des acteurs politiques, nous sommes d’abord des citoyens, donc chacun doit être muni de sa carte d’identité nationale biométrique et de son extrait de naissance. En fonction de l’évolution de la situation, on saura quelles consignes données”, a-t-il recommandé aux militants du parti.
Le gouvernement guinéen envisage d’organiser toutes les élections par l’entremise du ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation (MATD). Une décision jugée unilatérale par le MoDeL, qui soupçonne des velléités de maintenir le général Mamadi Doumbouya au pouvoir.
“Quand on dit de confier l’organisation des élections à une structure indépendante, ça veut dire que cette structure sera composée de plusieurs acteurs. On sait qu’on ne va jamais trouver la perfection dans toute œuvre humaine, mais au moins, c’est mieux pour nous qu’on accorde le bénéfice du doute à une structure indépendante que le MATD. Le ministre de l’Administration est militaire, il a été nommé par un militaire, il est sous les ordres d’un militaire, et celui qui dirige est militaire. Un coup d’appel suffit pour qu’il exécute un ordre. Si l’on insiste sur ce point, c’est pour éviter qu’il y ait cacophonie à la fin de la transition. C’est pourquoi, il est mieux de choisir une structure indépendante, au sein de laquelle il y aura la société civile, les représentants des partis politiques, et aussi quelques membres de la transition. Comme ça, s’il y a un problème, on dira que c’est la structure indépendante qui a organisé, et chacun va essayer de tirer des leçons à son niveau. Je pense que c’est encore mieux et plus facile à gérer. Mais quand c’est le MATD, ça va être tellement pratique et flagrant, parce que tu ne peux pas être juge et partie à la fois”, a précisé Moïse Diawara.