Après la comparution de la grand-mère de feue M’mah Sylla et une stagiaire médecin au CHU Ignace Deen, deux témoins dans l’affaire, ont comparu devant le tribunal criminel de Mafanco. Les deux médecins qui ont effectué les dernières interventions chirurgicales sur la défunte avant son évacuation pour la Tunisie, ont à tour de rôle expliqué l’état dans lequel ils ont trouvé la victime.
Dans son témoignage, le Pr Aboubacar Touré, médecin chirurgien au CHU Ignace Deen, a fait savoir que quand on défend sa thèse après les études universitaires, on est Dr en médecine. Selon lui, pour être chirurgien, il faut encore 5 ans de plus. Il explique que ceux qui ont fait les premières interventions chirurgicales sur feue M’mah Sylla, ne sont pas des « compétents » en la matière.
Ensuite, il a poursuivi son témoignage en expliquant dans quel état il a reçu la défunte M’mah Sylla. « Paix à son âme. Je l’ai reçue après 21 jours de sa maladie en provenance d’un cabinet médical. J’ai trouvé ces organes normaux, ils (les organes) étaient intacts, mais il y avait des lésions digestives… Il y a eu deux opérations à Ignace Deen, la seconde a été faite par moi. Et après ces interventions le trafic avait repris, c’est à dire les selles coulaient par la voie normale. Il a été demandé à mon assistant de faire le rapport d’évacuation. Le rapport fait, ils ont pris la malade pour la Tunisie. »
Pr Aboubacar Touré affirme qu’ils se sont opposés à l’évacuation de M’mah Sylla, car ils avaient décidé de la prendre en charge dans son pays mais en vain. « Ce n’est pas le premier cas de ce genre. On s’oppose souvent aux cas d’évacuation en Guinée, mais les gens refusent catégoriquement. »
Pr Housein Fofana est le premier médecin a avoir effectué la première intervention chirurgicale sur M’mah Sylla au CHU Ignace Deen. Il explique aussi l’état dans lequel il a trouvé la patiente.
« J’ai trouvé que ses intestins étaient percés et ils sortaient du ventre, les selles sortaient dans les entrailles. Nous avons réparé cela. Nous n’avons pas trouvé de problème au niveau de l’utérus. Les autres organes n’avaient pas aussi de problème. Dans nos soins, nous n’avons pas associé les médecins qui ont fait les premières interventions avant nous, parce qu’ils ne se sont pas présentés. En plus ce qui nous préoccupait, était comment sauver la malade. »
Après ces témoignages, le tribunal a décidé de renvoyer l’affaire au 25 janvier 2023 pour la suite des débats.