Le Bloc Libéral (BL), dirigé par Dr Faya Millimouno, s’est exprimé ce samedi 10 mai 2025 sur la répartition des 6 000 kits de recensement à travers le pays, dénonçant une opacité entourant le processus.
Ibrahima M’Bemba Bah, directeur chargé de la communication du BL, a d’abord rappelé les chiffres issus du recensement général de la population réalisé en 2014 dans les huit régions administratives :
“Les totaux par région et puis le pourcentage par rapport au nombre de la population qu’on avait dans chaque région à l’époque. Pour la région de Boké, on avait 1 081 445 habitants, soit 10 % de la population guinéenne. À Conakry, à l’époque, on avait 1 667 864 habitants, soit 16 % de la population. Pour la région administrative de Faranah, on avait à l’époque 942 733 habitants, soit 10 % de la population. Pour la région administrative de Kankan, on avait 1 986 269, soit 19 % de la population en 2014. Pour la région administrative de Kindia, on avait 1 559 186 habitants, soit 15 % de la population. Pour la région de Labé, à l’époque, on avait 995 717 habitants, soit 9 % de la population guinéenne. Pour la région administrative de Mamou, on avait 732 117 habitants, soit 7 % de la population. Pour la région administrative de N’zérékoré, on avait 1 663 582 habitants, soit 16 % de la population. Et pour la petite précision, il faut rappeler qu’à l’époque, Conakry ne comprenait pas Koya, Manéah, Dubréka et Kagbélen. Aujourd’hui, on a ajouté tout ça dans le Grand Conakry. Donc, si vous faites avec un peu d’ajout de ces localités-là, par rapport aussi au nombre de naissances, au taux de natalité, vous vous rendrez compte qu’il y a vraiment une augmentation de la population à tous les niveaux, notamment pour la région de Conakry, qui devait avoir le plus grand nombre d’habitants possible. Maintenant, on en vient à la répartition des kits.”
Comparant ensuite ces données à la répartition actuelle des kits électoraux, Ibrahima M’Bemba Bah s’est interrogé sur les déséquilibres constatés : “Alors pour la répartition des kits, pour toute la région administrative de Boké, vous avez 364 kits qui ont été répartis dans cette région, soit 7 % de la clé de répartition. Pour la région administrative de Conakry, qui est normalement la région la plus peuplée, on devait avoir aussi les kits les plus nombreux. Malheureusement, on se retrouve avec 789 kits électoraux dans tout Conakry, y compris maintenant les localités dont je viens de vous parler, soit 15 % de la clé de répartition. Vous avez maintenant la région administrative de Faranah, 439 kits, soit 8 % de la clé de répartition. Pour la région administrative de Kankan, c’est là qu’on se pose des questions, pourquoi cela ? Vous avez 1 517 kits, soit 30 % des kits électoraux, répartis seulement dans la région administrative de Kankan. Je ne parle pas de la Haute-Guinée, je parle de la région administrative de Kankan.”
L’intervenant a détaillé la répartition de ces kits dans les sous-préfectures de Kankan : “Pour Kouroussa, vous avez 267 kits. Pour Kankan, vous avez 469 kits. Pour Mandiana, vous avez 157 kits. Pour Kérouané, vous avez 210 kits. Et pour Siguiri, vous avez 414 kits. Voilà un peu pour cette région administrative. Donc, Kankan, qui comprend 30 % des kits, et Conakry, la région où nous sommes, qui est la capitale de notre pays, a à peine 15 % des kits. C’est un couac qu’il faut signaler.”
Évoquant les autres régions, il a poursuivi : “Pour la région administrative de Kindia, on a 706 kits électoraux, soit 14 % de la clé de répartition. Pour la région administrative de Labé, nous avons 414 kits, soit 8 % des kits électoraux. Pour toute la région administrative de Mamou, on a seulement 247 kits, soit 4 % des kits électoraux. Pour la région administrative de N’zérékoré, on a 531 kits, soit 10 % de la clé de répartition des kits électoraux.”
Ibrahima M’Bemba Bah a alors dénoncé ce qu’il considère comme une inégalité flagrante dans la distribution : “Vous comprenez combien de fois il y a une inégale répartition des kits électoraux sur l’ensemble du territoire national. Ça veut dire que les Guinéens n’ont pas les mêmes chances d’égalité de se faire enrôler. Et c’est évidemment qu’il y aura plus de personnes enrôlées dans certains endroits que dans d’autres. Vous comprendrez par là que le corps électoral aussi sera plus élevé dans certains endroits que dans d’autres. La conséquence, c’est quoi ? C’est qu’on peut se retrouver avec une ou deux régions qui seront simplement capables d’élire à plus de 51 % le futur président de la République de Guinée.”
Le responsable du BL conclut en indiquant que ces chiffres ont été obtenus par diverses sources et seront rendus publics de manière plus détaillée.
