Le gouvernement guinéen est toujours à la recherche de solutions pour améliorer la qualité de la fourniture de l’électricité à la population. Parmi les solutions potentielles, il y a la privatisation partielle de la société Électricité de Guinée (EDG).
Le ministre de l’Energie a expliqué que plusieurs rapports d’audit menés dans ce sens existent déjà, il suffit juste de les mettre en application. “Il y a eu le rapport de la Banque mondiale qui a fait l’audit du secteur, il y a eu les états généraux de l’année dernière. EDG, normalement, il faut privatiser une partie, il faut commercialiser, il faut qu’on ait deux structures : une structure qui va s’occuper de la production et du transport, et une autre qui va s’occuper de la commercialisation”, a expliqué Aboubacar Camara devant le Conseil national de la transition (CNT), ce lundi 8 juillet 2024.
Il a poursuivi en soulevant des préoccupations par rapport à la vente de l’électricité en Guinée. “Aujourd’hui, la question qu’on se pose, si l’électricité est vendue à un prix élevé, est-ce que les gens seront en mesure de payer normalement ? Tous ceux qui sont assis dans cette salle, qui ont voyagé, savent que dans la sous-région, la Guinée a le tarif le plus bas de l’électricité. Et avec ça, si nous devons maintenir nos infrastructures en vue, procéder à la maintenance de tout ce qui est infrastructure thermique, hydraulique, il faut forcément que l’électricité soit vendue à un prix élevé ou, à défaut, en début d’année, qu’on dise le montant qu’on donne pour subventionner le secteur de l’énergie, et en fonction de cela, si on peut attirer l’investisseur”.
Le ministre de l’Énergie soulève également des manquements dans la gouvernance de la société EDG. Aboubacar Camara souligne la nécessité pour le gouvernement de doter cette société de cadres compétents pour répondre aux attentes de la population. “Au niveau de la gouvernance de l’EDG, c’est pareil. EDG n’attire pas de cadres. Vous partez à l’EDG, ce sont des cadres que Sékou Touré a formés qui sont encore là. Les jeunes qui viennent, c’est une affaire de père et fils. Le père a fait 30 ans à l’EDG, il part à la retraite et on le remplace par son fils. Et quand l’État investit de l’argent sur des jeunes cadres qui vont apprendre l’électricité ailleurs, quand ils reviennent, ils sont récupérés par Orange, par Cellcom, par d’autres structures qui les utilisent au détriment de notre société et même de notre pays qui les a envoyés se former. Donc, aujourd’hui, la réforme de l’EDG passera forcément par eux, avec l’accompagnement d’un certain nombre de cadres. On travaille dessus pour qu’à l’EDG il y ait des nouvelles personnes, des nouvelles expériences pour que tout ce qui est court-circuit, la régulation des réseaux puissent avancer”, a déclaré Aboubacar Camara.