Trente huissiers de justice stagiaires ont officiellement prêté serment, ce vendredi 9 mai 2025, devant la Cour d’appel de Conakry. La cérémonie, empreinte de solennité, a réuni des magistrats, des membres de la Chambre nationale des huissiers de justice de Guinée ainsi que les familles des impétrants.

Ces nouveaux stagiaires ont été sélectionnés à l’issue d’un concours de recrutement organisé en octobre dernier par la Chambre nationale. Conformément à l’article 12 de la loi portant statut des huissiers de justice en République de Guinée, ils ont solennellement déclaré :
« Je jure de me conformer aux lois et règlements de mon ministère, en exerçant mes fonctions avec exactitude et probité. »

Lors de son allocution, le président de la Cour d’appel de Conakry, Abdoulaye Conté, a salué cette étape comme le début d’une nouvelle dynamique visant à renforcer le corps des huissiers de justice.
« Cette audience marque une étape importante. Elle symbolise le début d’une pratique qui consiste à soumettre un nombre significatif de futurs huissiers à un serment préalable à une formation théorique et pratique dans un centre approprié », a-t-il affirmé.

Le magistrat a également mis l’accent sur le rôle central des huissiers dans la chaîne judiciaire, notamment pour l’exécution des décisions de justice, la signification des actes et le maintien de l’ordre dans les salles d’audience. Il a rappelé les principes de probité, de compétence, de diligence et de modération inscrits dans le décret n°152-PRG-SGG-2019 du 24 mai 2019, qui encadre cette profession.

Mettant en garde contre certaines pratiques inappropriées, il a précisé :
« L’usage du téléphone pour signifier un acte ou exécuter une décision de justice n’est pas prévu par nos textes. Lorsqu’on parle de signification à personne ou à domicile, cela implique une présence physique. L’huissier doit être debout, sur le terrain, et non assis dans un bureau. »

Sur le plan éthique, Abdoulaye Conté a souligné l’importance de la déontologie dans cette profession :
« La déontologie, c’est la bonne éducation appliquée au métier. Vous apprendrez le savoir et le savoir-faire, mais le savoir-être dépend de vous. C’est ce qui conditionnera la relation que vous entretiendrez avec les justiciables. »

Enfin, le président de la Cour d’appel a félicité les lauréats tout en les appelant à la rigueur et à l’intégrité.
« À l’issue de votre formation, seuls ceux qui feront preuve de sérieux et d’engagement seront agréés pour exercer la profession. Le peuple attend de vous une justice humaine, accessible et crédible. »