Le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo s’est prononcé ce samedi 07 mars sur l’audit du fichier électoral en cours par les experts de la CEDEAO, après le report des élections du 01 mars dernier. Il l’a fait savoir à l’occasion de l’assemblée générale hebdomadaire de de son parti.
Le chef de file de l’opposition guinéenne soupçonne le président de la République d’être de connivence avec les trois (3) experts informaticiens déployés à Conakry, pour auditer le fichier électoral, qui divise tant les acteurs politiques du pays.
“Vous savez pour le cas du fichier, grâce au combat que vous avez mené, l’état de ce fichier a attiré l’attention de la communauté internationale, l’OIF a dénoncé l’état de ce fichier et s’est retiré et dit que je ne peux pas en tant qu’organisation internationale cautionner une élection qui se fera sur la base de ce fichier. Vous avez eu raison de dire non à fichier. Il a tout fait pour intimider, corrompre les gens pour qu’ils disent son fichier est bon, les gens n’ont pas voulu. Il dit à l’OIF, tant pis pour vous, je vais valider mon fichier. Il fait venir la CEDEAO en trois jours après avoir reporté les élections. Il fait venir une autre organisation internationale peut-être lui-même, il choisit les techniciens. Il demande à ces techniciens de faire l’audit du fichier en 10 jours. Vous ne pouvez pas imaginer, c’est un travail immense. L’ancienne équipe dépêche par l’Union européenne et l’OIF, cette équipe a mis deux mois pour auditer le fichier et faire un rapport. Il envoie une équipe de trois personnes pour dire, il faut auditer le fichier dans 10 jours. C’est impossible techniquement.
Les gens viennent, la classe politique n’est pas au courant des termes de référence, mais l’UFDG a pu se procurer la lettre qui défini les termes de référence. C’est beaucoup de travail qu’on ne peux pas faire même en un mois sauf s’ils vont juste dire que le fichier est bon”.
Pour l’ancien Premier ministre, il n’est pas exclu de faire appel à un troisième «arbitre», selon lui si toutefois la CEDEAO déclare le contraire des conclusions faites par l’OIF.
«Donc, soyez en mobiliser parce que si cette mission de la CEDEAO sort une des conclusions qui sont contraires au bon sens, qui sont contraires à l’état réel du fichier naturellement ont n’acceptera pas. L’OIF a dit que le fichier est pourri, si la CEDEAO vient dire qu’il est bon, mais il faut chercher un troisième arbitre pour les départager non?…” déclare l’ancien candidat à la présidentielle de 2010.
Par ailleurs, le leader du principal parti de l’opposition s’est prononcé sur les nombreuses en cours en Guinée depuis le début des manifestations contre un changement constitutionnel dans le pays.
«Aujourd’hui, il y a des pratiques qui consistent à kidnapper les citoyens, à les incarcérer en les infligeant des traitements inhumains et dégradant, en les privant de tout contact avec leur famille. Ces pratiques que ma Guinée avait connues, sont de retour. Alpha Condé a son propre camp Boiro aujourd’hui, il s’appelle Sronkoni » a-t-il souligné.