Dans cette interview, le conseiller en communication de Cellou Dalein Diallo évoque l’importance de la mission de l’ONU à Conakry, qui devrait, selon lui, contribuer à garantir l’organisation d’élections en Guinée d’ici le 31 décembre 2024. Souleymane Souza Konaté précise que lors de leur rencontre programmée pour le 9 novembre, l’UFDG insistera sur ce calendrier électoral pour éviter tout retard supplémentaire dans le processus de transition. En outre, il réagit au récent rapport du ministère de l’Administration du territoire et de la décentralisation (MATD), lequel exige des partis politiques une conformité avec certaines règles dans un délai de trois mois. Il confirme que l’UFDG est en train de prendre les mesures nécessaires pour respecter ces exigences. Lisez!
Guinee360 : Que pensez-vous de l’arrivée d’une mission de l’ONU dans le cadre de l’appui du processus électoral en Guinée?
Souleymane Souza Konaté : Nous sommes dans une crise multidimensionnelle aux conséquences imprévisibles. Que le système des Nations Unies tienne compte de la gravité de la situation actuelle et qu’il dépêche des experts à Conakry, c’est une initiative salutaire. Nous allons les rencontrer le 9 novembre prochain au siège de l’UFDG.
Qu’allez-vous leur dire?
Nous allons leur dire principalement trois choses. Premièrement, pour nous, il n’est pas question d’accepter la candidature du général Mamadi Doumbouya. Et cela en application des dispositions des articles 45, 55 et 65, de la charte de la transition que la junte a élaborée et imposée au peuple de Guinée. Deuxièmement, nous allons leur dire que nous refusons que le MATD soit l’institution qui organise les élections en Guinée. Par le passé, nous connaissons le rôle de nos administrateurs territoriaux dans l’organisation de la délinquance électorale : la falsification des procès-verbaux ou la disparition des procès-verbaux ou la violence. Pour nous, le MATD s’est disqualifié depuis un bon moment dans l’organisation d’élections libres, inclusives et transparentes en Guinée. Troisièmement, nous disons qu’il faut mettre automatiquement en place une CENI indépendante. Quand vous lisez le préambule de la charte africaine sur la démocratie, la liberté et la bonne gouvernance, le protocole additionnel de la CEDEAO, c’est un texte majeur que notre pays a ratifié. Il est très clairement encouragé la mise en place, n’est-ce pas, d’un logiciel indépendant pour permettre aux acteurs politiques d’avoir foi à leur processus électoral.
Qu’en est-il du chronogramme de la transition?
Au niveau de l’UFDG et de l’ANAD, c’est la position aussi des forces vives depuis le mois d’avril, nous avons été très clairs là-dessus, la transition prend fin au plus tard le 31 décembre 2024. Ce délai dépassé, le CNRD ne sera plus légitime pour conduire la suite de la transition dans notre pays. Et nous allons exiger la mise en place d’une transition civile qui aura pour seul agenda le retour à l’ordre constitutionnel. Aujourd’hui, il y a un réel déficit de confiance entre les acteurs politiques et le gouvernement de notre pays. Donc, il faut éviter des crises majeures post-électorales dans notre pays. Voilà ce qu’on va dire à la mission des Nations Unies que nous allons rencontrer.
Selon vous comment les élections seront organisées dans moins de deux mois?
Il y a un fichier électoral disponible aujourd’hui en Guinée. Ce fichier a été signé grâce au concours de l’OIF et de nos partenaires de la CEDEAO. Ce fichier a permis l’organisation de la présidentielle du 18 octobre 2020. Et ce fichier fait un large consensus au niveau des acteurs politiques. Il suffit simplement d’ouvrir une période rapide de révision de ce fichier-là et permettre d’ouvrir rapidement un cadre de dialogue inclusif avec les principales formations politiques pour qu’on définisse les conditions d’organisation des élections. Nous disons encore une fois de plus, pour nous, la transition prend fin en Guinée au plus tard le 31 décembre 2024.
Dans le rapport du MATD relatif à l’évaluation des partis politiques l’UFDG est l’une des formations politiques qui ont trois mois pour se régulariser. Est-ce que le parti sera dans le délai ?
Il y a une commission qui travaille pour répondre aux différentes exigences depuis un certain temps. Il faut dire que l’évaluation n’a pas été sérieuse. Le premier rapport que nous avons reçu, il était incriminé quatre éléments. Aujourd’hui, on se retrouve avec sept, nous disons qu’on ne comprend pas. Alors qu’on a fourni tous les documents qui ont été demandés, la seule exigence qui n’a pas été remplie du côté de l’UFDG, à laquelle on peut tenir compte, c’est l’organisation des congrès. Mais quand vous prenez les différentes formations politiques aujourd’hui en Guinée, il y a combien qui ont organisé de plus d’un congrès ? À l’UFDG, nous préparons notre 4e congrès. Ça veut dire tout simplement que nous sommes en meilleure forme, en tout cas par rapport à ça. Le parti travaille activement pour répondre aux exigences fixées.
Comment l’UFDG va organiser son congrès d’ici trois mois ?
Dans une semaine, il y a des missions qui vont quitter Conakry pour la Haute Guinée et la Guinée forestière, pour le processus de renouvellement de nos différentes structures. L’étape de la Moyenne Guinée est quasiment bouclée. À Conakry, il ne reste pratiquement que quatre fédérations. Nous disons que nous sommes aujourd’hui à 65% d’objectifs atteints et nous espérons que dans deux ou trois semaines, on va finir avec ce processus si tout se passe comme prévu.
Cellou Dalein sera t-il au congrès ?
Quand on va finir la validation de nos différentes structures, le congrès national va être programmé à Conakry et ça va être sous la présidence de monsieur le président de l’UFDG, Elhadj Cellou Dalein Diallo.