Siguiri, Kouroussa, Kankan et Kérouané vivent des tensions suite à l’interdiction des prières nocturnes par le Secrétariat général aux affaires religieuses. Du moins, ces démonstrations résultent du fait qu’une mauvaise gouvernance est désormais ressentie dans ces zones situées en Haute-Guinée, selon les analyses du président de l’UDRG.
Monsieur Bah Oury a rappelé que la région de la Haute-Guinée est dominée par des manifestations régulières depuis un certain temps, et/où les citoyens expriment une frustration collective d’avoir été berné par des promesses qui n’ont pas été tenues. Il ajoute que cela concerne la question de la demande sociale qui n’est pas du tout satisfaite, la pauvreté qui ne fait que s’amplifier, et tant d’autres. La population de la Haute-Guinée, après avoir consenti d’immenses sacrifices, pour l’accession du Rpg au pouvoir, exprime une profonde déception par rapport à la qualité de la gouvernance actuelle, dit-il.
« Les manifestations consécutives aux prières nocturnes du fait du Covid-19, n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase, parce que les gens considèrent que le régime n’agit pas de manière équitable, il ne fait que dicter les interdits et ne cherche pas à se concilier par la persuasion, par la pédagogie, l’acceptation des populations. Ceci aussi, est un prétexte pour montrer la défiance de la population de la Haute-Guinée, vis-à-vis de la gouvernance », soutient l’opposant.
Selon les informations recueillies auprès des médias locaux, un cas de mort a été déjà enregistré à Kérouané, lors des affrontements entre forces de maintien d’ordre et manifestants. « C’est inadmissible! Là, il y a l’abus du pouvoir, le recours systématique à l’intimidation et à la violence…, c’est ça qui fait qu’au lieu d’utiliser les moyens adaptés pour le maintien d’ordre classique, on préfère utiliser les armes comme durant la période coloniale. Donc c’est la même mentalité qui est en train de se poursuivre, de la même manière que les colons géraient les populations guinéennes, c’est la même manière que les régimes qui se sont succéder continuent de gérer la population guinéenne, indépendamment de la région et des ethnies », déplore Bah Oury.
«Devant un régime qui n’hésite pas d’utiliser de manière excessive la violence, je demande à ce que la population fasse preuve de retenu et de calme. C’est de trouver les moyens adaptés de manifester son mécontentement sans pour autant que des vies humaines puissent être exposées», a-t-il conseillé.