Organisés par le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, les activités de la première édition des états généraux de l’agriculture et de l’élevage ont été officiellement lancés ce mercredi 3 juillet 2024 à Conakry, et vont s’étendre sur trois jours. Présidée par le Premier ministre, Bah Oury, la cérémonie a connu la participation de plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage, Félix Lamah, le représentant résident de la FAO, Dr Gualbert Gbéhounoun, ainsi que les principaux acteurs agropastoraux.
Avec pour thème ‘‘Redynamiser le secteur agropastoral pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire dans notre pays’’, ces états généraux ont pour objectif de discuter des défis et des opportunités et d’élaborer des stratégies durables pour le développement et la redynamisation du secteur.
Dans son discours, le ministre Félix Lamah a souligné les défis auxquels le secteur est confronté. Pour lui, au-delà de la problématique de la production et de la productivité agropastorale, les populations font face aux conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs, rendant pénible la cohabitation et fragilisant le tissu social des communautés concernées. ‘‘Que dire alors du problème du foncier rural qui a récemment causé des tragédies comme celle à Forécariah où deux personnes ont perdu la vie. La base du bien-être, c’est de pouvoir se nourrir et manger à sa faim. C’est donc dans cet élan de transformation de l’agriculture guinéenne et d’écoute des réels cris de cœur des producteurs et productrices que nous avons organisé ces concertations régionales.’’
Présidant la cérémonie, le Premier ministre a, dans son discours, rappelé l’importance cruciale du secteur agropastoral pour l’économie nationale. Toutefois, il a exprimé sa déception par rapport à la faible contribution du secteur agropastoral au PIB national, à hauteur de 19 %. ‘‘Avec nos terres arables, nos plaines, notre eau et notre main-d’œuvre, nous ne pouvons pas nous contenter d’une contribution si faible. Ces états généraux doivent répondre à cette problématique et trouver des voies pour résoudre ce paradoxe. C’est un enjeu capital. Nous devons faire en sorte que notre agriculture devienne un véritable levier de croissance’’, a déclaré Bah Oury.
Dans ses efforts de modernisation du secteur agropastoral, la Guinée peut compter sur l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), a indiqué le représentant résident de l’institution, Dr Gualbert Gbéhounoun.
‘‘La Guinée est dotée d’un énorme potentiel agropastoral. La diversité agro-écologique de ses régions naturelles constitue un atout pour le développement d’une gamme variée de systèmes de culture et d’élevage. Cependant, le secteur reste confronté à de nombreux défis, notamment la faiblesse du développement des chaînes de valeur agro-industrielles et les contraintes liées à la santé animale. La FAO est engagée aux côtés du gouvernement guinéen pour moderniser ce secteur, lutter contre l’insécurité alimentaire et renforcer la résilience des systèmes agricoles et pastoraux face au changement climatique’’, a-t-il souligné.
Cette première journée a marqué un pas important vers la transformation de l’agriculture guinéenne, avec des discussions et des ateliers visant à identifier des solutions concrètes pour renforcer la production agricole et pastorale. L’événement se poursuit avec des séances dédiées aux différentes problématiques du secteur, dans l’espoir de formuler des recommandations pratiques et applicables pour un secteur agropastoral prospère en Guinée.
Etaient présents à cette cérémonie de lancement, le président du Conseil national de la transition, Dansa Kourouma, du secrétaire général à la présidence, le général Amara Camara, du ministre de cabinet présidentiel, Djiba Diakité ainsi que des représentants des institutions nationales, sous-régionales et internationales dont les ministres de l’Agriculture de la Sierra Léone et du Rwanda.