Créée le 31 janvier 2019, l’Agence Nationale d’Inclusion Économique et Sociale de Guinée (ANIES) s’inscrit dans le cadre de la lutte contre la pauvreté en Guinée. De nos jours, l’agence a recensé 1,6 millions de Guinéens dans une base de données, ce qui fait à peu près 240 000 ménages. Des données qui, selon le coordinateur général de l’agence, seront exploitées d’ici à deux semaines pour réaliser des transferts monétaires.
Ansoumane Camara a confié à nos confrères de Financial Afrik que l’agence compte recenser 4,5 millions de Guinéens à partir de septembre prochain.
Avant la création de cette agence, la Guinée ne possédait aucune base de données quant au recensement des personnes en situation de pauvreté. Après sa mise en place, l’ANIES s’est assignée la mission d’identification des citoyens vivant dans la misère. Chemin faisant, l’agence s’est fixée pour objectif de toucher à terme 6 millions de personnes soit 40 % de la population comme le recommande la Banque mondiale.
«Nous allons donc commencer les transferts monétaires au mois de juillet pour Conakry et pour neuf (9) autres préfectures les plus pauvres à travers la Guinée ; d’ici à la fin de cette année nous aurons fini de mettre en place les politiques d’inclusion productive, sachant qu’en fait, l’inclusion financière et les transferts monétaires vont ensemble », a ajouté le coordinateur général de l’ANIES.
Ces transferts monétaires seront mis à profit dans le cadre des secteurs de l’entrepreneuriat, l’énergie et l’agriculture. « Par exemple pour l’entrepreneuriat, nous sommes en train de finaliser un partenariat avec la Délégation à l’Entrepreneuriat Rapide du Sénégal, qui est une structure rattachée à la Présidence du Sénégal. Nous avons eu des prises de contact, nous avons échangé sur les approches de collaboration et nous sommes en train de finaliser les discussions. Nous allons collaborer avec eux sur le volet entreprenariat de l’ANIES. »
Dans les domaines de l’agriculture et l’énergie aussi, le patron de l’ANIES estime que les discussions sont en cours avec les partenaires du Kenya « pour voir d’ici à la fin de cette année par exemple comment répliquer le dispositif ‘’M-Poka’’, des kits solaires permettant de fournir de l’électricité. Monter une agence de cette envergure, recenser en moins de deux ans six (6) millions de Guinéens, procéder à l’identification de l’ensemble des cibles et les conserver dans des bases de données sécurisées, je peux vous garantir que c’est une performance dans un contexte aussi difficile que celui de la Guinée », a-t-il rassuré pendant cet entretien.