Au cours de son adresse à la nation samedi soir, le colonel Mamadi Doumbouya a rendu publique la proposition du CNRD, qui fixe 39 mois pour la durée de la transition en cours. Cette proposition sera soumise au CNT qui fait office de l’Assemblée nationale pour validation.
L’Alliance nationale pour l’Alternance Démocratique (ANAD), a fait une déclaration ce dimanche 1 mai 2022, dans laquelle elle dit avoir suivi avec ‘’une grande surprise’’ que le président de la transition a «imposé» à la nation une durée ‘’injustifiable’’ de la transition.
«L’ANAD rejette avec force cette décision unilatérale qui viole la Charte dans
son article 77 qui dispose que la durée de la transition sera fixée de
COMMUN ACCORD entre les forces vives de la nation et le CNRD», a-t-elle martelé.
Selon cette alliance, les principales forces vives du pays, ont demandé «avec
Insistance et ce, dans le respect de l’esprit de la Charte, la mise en place d’un cadre d’un dialogue directe entre elles et le CNRD, avec la participation de la société et les partenaires techniques et financiers, sous la médiation d’un facilitateur de la CEDEAO. Et ce, pour définir, sur une base consensuelle, un cadre juridique et réglementaire, ainsi que les conditions et les délais nécessaires à l’organisation d’élections inclusives et crédibles.»
Ignorant ces appels, selon l’ANAD, « le CNRD a créé un cadre de concertation assujettie, dont il définit la composition, nomme les membres, fixe l’ordre du jour et la
CNRD s’appuie sur les conclusions orientées de ce cadre de concertation pour conclusions qui doivent en résulter. Ce n’est donc pas une surprise que la périodicité de ses réunions, décide des orientations des délibérations et de s’octroyer une prolongation de 39mois. L’ANAD dénonce cette volonté obstinée de conserver le pouvoir, au-delà du temps requis pour l’organisation d’élections crédibles, par des manœuvres et combines qui ne font pas honneur au CNRD qui avait juré de conduire une transition inclusive et transparente, en faisant de la justice sa boussole.»
Pour l’Alliance nationale pour l’Alternance démocratique, la «violation de la Charte provient aussi de la volonté du CNRD de faire entériner une décision inique par le CNT auquel il confère une force juridique que cet organe ne détient pas de la Charte. C’est pourquoi, l’ANAD met en garde les membres du CNT qui se prêteraient ce jeu de manipulation qui les rendrait coupables de forfaiture aux yeux de la nation.»
Par ailleurs, l’ANAD demande de nouveau au CNRD de se ressaisir en respectant selon elle, la Charte de la transition. «Une fuite en avant, encouragée par ces sempiternels manœuvres et de tous les pouvoirs qui sont sans foi ni loi, mettrait en danger la transition et la cohésion de notre nation.»
En tout état de cause, prévient-elle : «en accord avec les forces vives les plus
représentatives de la nation, prévient qu’elle usera de tous les moyens légaux et légitimes pour que la Charte de la transition et les règles et les principes de la démocratie soient respectées.»