Ils s’agit de la présentation d’un rapport de suivi des redevances minières locales des Communes rurales de Friguiagbé et Banora. Un rapport publié par l’ONG Action Mines Guinée, dans lequel les conditions et manières d’acquisition de ces redevances sont dévoilées.
Deux localités représentatives des zones minières en Guinée sont indexées par cette ONG: la zone bauxitique de Friguiagbé, dans Kindia et celle aurifère de Banora, dans Dinguiraye. Dans ces localités, les communautés riveraines ne semblent pas tirer les bénéfices des ressources exploitées sur leurs sols. Pourtant, elles sont victimes de la pollution de l’environnement, pollution causée par les sociétés minières qui s’y trouvent.
Dans ce rapport présenté ce mercredi 10 octobre 2018 à l’hôtel de l’université Gamal Abdel Naser de Conakry, il s’agit d’un suivi de l’utilisation des redevances liées à la taxe superficielle et à la contribution du développement local versée par les sociétés CBK (Compagnie des bauxites de Kindia) et la SMD (Sociéte Minière de Dinguiraye) à ces deux collectivités.
Selon le directeur exécutif de l’ONG Action Mines, le constat révèle qu’il y a le manquement lié aux procédures qui sont édictées par le cadre juridique réglementaire en la matière, soit dans l’application des codes miniers, ou celle des textes liés au code des marchés publics.
Il ressort en outre que, dans ce rapport de l’ONG il n’y a pas un respect total des procédures de passation des marchés, ou des procédures de consultations préalables par rapport à la réalisation des activités
«On a constaté qu’il y a un dysfonctionnement institutionnel au niveau des communes dans le cadre de la gestion de ces redevances. Le rapport n’ayant pas un objectif seulement de critiquer, a émis des recommandations allant dans le sens de la perfection de ces pratiques de gouvernance au niveau local. Pour que les ressources tirées du secteur minier soit profitables à la communauté, aux populations impactées de manière globale», a détaillé Amadou Bah, directeur exécutif de l’ONG Action Mines Guinée.
A Banora par exemple, il y a eu la remise par chèque libellé et délivré au nom de la Commune rurale avec la mention taxe superficielle à la date du 13 mars 2017. 725.604.000 GNF (80.623 USD) est le montant versé par la SMD, alors que la localité n’a reçu que 508.000.000 GNF.
La Commune rurale de Friguiagbé a reçu un montant de 670.000.000 GNF représentant 22,41% du montant global au titre de la contribution au développement local en 2017. Mais la répartition du montant s’est faite sur la base d’une proposition faite par un comité mis en place par le préfet. «Il n’y a donc pas de clé de répartition basée sur la loi», précise le rapport.
Il faut dire que des sociétés minières font du tape à l’œil dans les localités où elles exploitent en construisant des infrastructures, alors que de véritables difficultés auxquelles les communautés rurales sont confrontées restent dissimulées. Ce secteur qui ne fait que 5,2% de création d’emploi occupe pourtant une place importante dans l’économie guinéenne.