Au cours d’un point de presse qu’il a animé ce matin, le président de l’Association guinéenne des éditeurs indépendants, Moussa Iboun Conté s’exprimant en son nom personnel juge «illégale» la sortie sarcastique du président de la République contre la presse privée guinéenne.
«Ce qui nous arrive est illégal et personne n’est au dessus la loi. La prise de position du président de la République est illégale et en porte à faux avec notre constitution et nos lois», dénonce le journaliste Moussa Iboun Conté.
Selon ce fervent défenseur de la liberté d’expression, «la dernière mutation intervenue dans le paysage médiatique guinéen suscite la frayeur au sein de l’opinion nationale». Mais en dépit de cet environnement hostile à l’exercice du journalisme en Guinée, M. Conté invite les pouvoirs publics, les citoyens ainsi que les médias «de faire valoir (les) dispositions constitutionnelles et réglementaires » en matière de médias en vue d’un ancrage démocratique dans le pays. «Privilégier le dialogue pour qu’on arrive a une situation apaisée. Nous n’accepterons plus jamais que la liberté de la presse soit bafouée ».
Tout en regrettant la sortie d’Alpha Condé contre la presse privée en violation des lois, le journaliste soutient que «malgré tout, l’amorce d’un partenariat structuré et responsable entre la présidence de la République et les médias privés doit se maintenir et se pérenniser dans le respect des dispositions constitutionnelles et des lois de la République».
L’article 7 de la Constitution qui «sacralise la liberté de la presse », fait dire à Condé que la fermeture des radios est une violation d’une des dispositions verrouillées de la constitution». Il a promis que les gendarmes qui se sont montrés d’une barbarie extrême contre les médias seront jugés pour dissuader contre d’éventuelles homicides des journalistes après celui de Mouhamed Koula Diallo le 5 février 2016. «Nous avons suspendu momentanément la couverture médiatique des assemblées générales du RPG puisque nous avons le sentiment que les journalistes n’y sont pas encore en sécurité ».
La grève syndicale des enseignants largement couverte et interprétative à accentué le durcissement de ton d’Alpha Condé. Il s’est contenté tout simplement de qualifier de «rébellion» la mouvement des enseignants et à interdire sa couverture médiatique. Une radio, Beta Fm et un groupe Gangan radio et télé sont déjà interdits de toute émission pour avoir oser ignorer la menace présidentielle et interviewer le syndicaliste Aboubacar Soumah. Ce lundi donc, les associations des patrons de presse avaient prévu une synergie des radios jusqu’à 12h silence jusqu’à demain à la même heure.