Dans une interview accordée à notre rédaction ce mercredi 27 juin, le président du Conseil national des Organisations de la Société civile guinéenne (CNOSC-G), a mis en garde le gouvernement guinéen sur une augmentation du prix du carburant sans une concertation au préalable avec les acteurs sociaux.
Au cours de cet entretien, le Dr Dansa Kourouma, président du CNOSC-G, a aussi dénoncé l’appropriation de la “lutte populaire” sur l’installation des élus communaux, par l’opposition républicaine.
Dès au début de l’entretien, cet activiste de la société civile s’est montré flexible à la hausse du prix du carburant, mais a fait des resserves sur la manière de faire de l’Etat: “On ne peut pas exclure une probable augmentation du prix du carburant, quand on sait l’instabilité du prix du baril sur le marché international”.
Pour augmenter le prix du carburant sans incidents majeurs sur la population, Dr Dansa Kourouma donne ainsi des préalables notamment “amorcer un dialogue avec les partenaires sociaux, définir les mesures d’accompagnement avant de prendre la décision, mais aussi pour qu’on ait toutes les garanties nécessaires pour que le principe de flexibilité soit respecté, c’est-à-dire que quand le prix monte sur le marché international, que le prix à la pompe augmente, quand ça baisse que l’Etat baisse le prix”.
Le président du CNOSC-G accuse par ailleurs l’Etat d’être très spécialisé dans l’improvisation et de faire payer la facture de sa mauvaise politique à la population: “Le dialogue ne précède pas les décisions. Ils ont adopté une politique qu’ils sont incapables d’assumer, parce qu’on aime déplacer le problème sur la population. À mon sens, augmenter le prix des hydrocarbures sans une concertation, sans avoir défini les mesures d’accompagnement avant, est un saut dans l’inconnu” .
Menace de reprise des manifestations par l’opposition
“C’est la population guinéenne qui doit sévir contre la non installation de ses élus, et non pas à l’opposition de faire ce combat à la place de la population”, a expliqué le Dr Dansa Kourouma sur les menaces de l’opposition qu’il trouve inopportunes, à cause de “l’introduction de la loi sur la CENI à l’Assemblée nationale”.
Reprochant à l’opposition de faire le combat de la population à sa place, il a annoncé la prise de plusieurs décisions par la société civile, pour l’installation des élus locaux, notamment “la transmission d’un mémorandum aux autorités, au sein de ce mémorandum nous allons programmer une série d’activités pacifiques, qui iront jusqu’à l’installation de nos élus “.
C’est pourquoi il avertit en expliquant que “si l’Etat est incapable de donner un sens aux suffrages de la population, elle-même, elle prendra son destin. Je pense qu’il faut qu’elle se lève pour que ses élus soient installés. On ne peut pas organiser des élections à coût de milliards et qu’on soit incapable d’installer ces élus. Mais il revient à la population de faire son combat, mais pas à l’opposition de le faire “.