La décision du gouvernement guinéen d’interdire toute manifestation jusqu’à nouvel ordre suscite des réactions. La dernière et pas la moindre est celle de Kalifa Gassama Diaby ministre de l’unité nationale et de la citoyenneté qui se désolidarise de la décision de ses pairs.
Interrogé sur le sujet dans l’émission “Africa 2015” de la Radio Nostalgie, Gassama Diaby a dit que la constitution guinéenne garantit aux citoyens la liberté d’opinion et de leur expression.
“Je parle en tant que ministre de l’Unité nationale et de la citoyenneté et par conséquent dont les prorogatives sont les droits humains. Notre constitution garantit aux citoyens la liberté d’opinion et de leur expression. Je vais être clair et précis toute décision d’interdiction générale et absolue des manifestations est un recul pour la démocratie. Toute décision qui empêche les citoyens de s’exprimer dans un cadre légal, sans violence est un recul pour la démocratie et contraire à notre constitution. Cela ne peut être défendable“, a-t-il affirmé.
Et Monsieur Diaby de poursuivre: “Je vais appeler les différents acteurs y compris le gouvernement auquel j’appartiens que chacun garde son calme et qu’on accepte dans notre pays que le gouvernement gouverne, qu’il fasse des choix politiques et que ces choix politiques ne puissent pas plaire à une partie de nos concitoyens, c’est normal dans une démocratie. Que cette partie puisse exprimer dans le cadre légal et aussi logique est normal“.
Pour lui, il ne faut pas qu’on ait peur de la contradiction, du débat et même des critiques fidèles désagréables.
“Il ne faut pas qu’on recule. La démocratie, il faut avoir le courage d’aller au bout. En tant que ministre des droits humains je ne peux pas être en accord avec une décision de façon générale. On peut interdire de façon exceptionnelle lors que des motifs réels et objectifs de troubles à l’ordre public, de violences sont là. On peut interdire circonstanciellement une manifestation. On ne peut pas empêcher les citoyens guinéens quelque soit les désaccords exprimés ce qu’ils pensent et de le dire publiquement y compris par les marches. Il m’est moralement et personnellement impossible de défendre une telle décision“, a-t-il conclu.