La décision de M. Feingold devrait soulager plusieurs chefs d’Etats de la sous-région, que l’émissaire américain ne ménageait pas, notamment à propos de leur volonté réelle ou supposée de se maintenir en poste après l’expiration de leurs mandats fixés par la Constitution.
C’est le cas en RDC, où Russ Feingold a, à plusieurs reprises, exprimé sa position contre un maintien du président Kabila au-delà de 2016.
Russ Feingold était en fonction depuis juin 2013. Et à chaque occasion il n’hésitait pas à rappeler aux dirigeants de la sous-région que les Etats Unis étaient opposés à toute réforme de la loi fondamentale qui permettrait aux actuels dirigeants de se maintenir en poste au-delà des limites fixées par la Constitution.
Avec le président de la RDC, les tensions se sont articulées non seulement autour de l’éventuelle modification de la Constitution qui permettrait à celui-ci de briguer un troisième mandat en 2016, mais aussi à propos de l’épineuse question du désarmement des FDLR, rebelles hutu rwandais qui opèrent à l’Est du Congo.
Les nombreuses déclarations du diplomate ont fini par agacer Kinshasa, qui par la bouche de Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, avait déclaré que « M. Feingold n’était ni gouverneur général ni proconsul des Etats Unis au Congo » et que l’émissaire d’Obama n’avait pas « à se prononcer sur les affaires intérieures » de la RDC.
Kinshasa ne cache pas son soulagement de voir partir un émissaire encombrant. « Il n’est plus envoyé spécial donc cela ne nous pose plus de problème. Nous regardons de l’avant » a estimé Lambert Mende juste après l’annonce du départ de Russ Feingold.