Lutte inter-syndicale, bras de fer avec le gouvernement, reforme du secteur éducatif, amélioration des conditions de vie des enseignants, le secrétaire général du SLECG, explique les différents sujets préoccupants de son entité.
Devenu incontournable dans le débat public, le Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée est en proie à de vives critiques, venant de ses confrères syndicalistes. Face à cette situation de « déni de combat », la nouvelle personnalité du SLEGC se fait le devoir de répondre à ses détracteurs.
“Le mal du travailleur guinéen c’est la CNTG qui ne défend pas les intérêts des travailleurs. Il y a des accords de flexibilité entre le gouvernement et le syndicat. Quand le baril de pétrole augmente, le prix augmente, quand ça baisse le prix baisse à la pompe doit baisser. Nous avons constaté que le prix du baril a baissé, il fallait baisser le prix la à pompe, comme le veut l’accord de flexibilité. Cela n’a pas été fait, c’est la CNTG qui a saboté cela“, a indiqué Aboubacar Soumah.
Prévenant l’Etat sur une augmentation du prix du carburant, qu’il considère comme une provocation, le secrétaire général du SLECG brandit la menace d’une grève, si jamais “l’Etat se hasarde à augmenter le prix du carburant“.
Puis il revient sur les avantages de l’accord signé par le SLECG : “Si ceux de la CNTG disent que les 40% ne sont pas un acquis, c’est parce que c’est leur protocole signé qui a été remis en cause. Ils ont signé l’accord en étalant le payement des 40% en 2 ans. C’est ce que nous avons rejeté. Donc nous avons remporté sur eux. C’est de bonne guerre.”
Augmentation du salaire des enseignants, un acquis pour les régimes de CONTÉ et de CONDÉ
Pour faire taire la polémique sur l’origine de l’augmentation de la valeur monétaire du point d’indice des travailleurs, Aboubacar Soumah affirme: “Notre acquis est un cumule de décrets du feu président Lansana Conté et du Pr Alpha CONDE. De toutes les façons, que se soit l’un ou l’autre, un acquis pour nous syndicalistes est un acquis. Si on essaye de nous arracher un acquis, nous allons nous battre pour le protéger. Ces 40% c’est une diminution des 1030 à 750 et pour nous et pour la santé“.
Sur la reforme du secteur de l’Education, l’apport du SLECG sera de contrôler la moralité. “Si un agent est décelé non formable, qu’on le mette à la disposition de la Fonction publique pour qu’on puisse l’utiliser ailleurs, mais pas à l’Education. Aussi faire en sorte de dénicher tous ces éléments nichés dans les établissements, pour les mettre à la disposition de la Fonction publique“, soutient le secrétaire général du SLECG.
Cependant, il met en garde l’Etat sur la façon de recruter qu’il ne trouve pas normale : “Si le gouvernement recrute des vendeurs de cacahuètes, ça n’engage que lui. Nous, nous serons là pour que les conditions de vie et de travail des enseignants soient améliorées. Nous nous battrons. Même si ces enseignants sont nuls, ce sont eux qui ont recruté ces nuls là“.
Sentant le SLECG fort, fier et réconforté par rapport à sa victoire pour avoir décroché les 40% et pour avoir eu toute la confiance des enseignants et du peuple de Guinée, le secrétaire général du SLECG a annoncé qu’un comité a été mis en place dans le cadre du rapprochement des deux secteurs de l’Education : “Nous avons trouvé les moyens pour que désormais l’enseignement supérieur ne soit pas en reste. Il y a le seul SLECG ou tout le système éducatif se retrouve“.
Il annonce ensuite l’ouverture des négociations dès le 2 mai 2018: “Nous allons faire allusion à toutes les propositions qui nous ont été faites, que nous soyons impliqués dans le suivi des accords, mais aussi dans toutes les reformes entreprises au sein de l’Education“.