En conférence de presse, mercredi 18 avril, la ministre de l’Action sociale, Mariama Sylla, a dressé le bilan des Mutuelles financières des femmes africaines (Muffa) lancées en mars 2015.
La ministre a indiqué que 29 Muffa ont été créées a travers le pays avec un chiffre d’affaires de 65 milliards Gnf et 65000 femmes ont accès aux crédits. La vision est d’atteindre un million des femmes.
Dans les Muffa, souligne-t-elle, les micro-crédits sont octroyés avec un taux de remboursement de 98 % alors qu’il se situe généralement, dans la microfinance, entre 70 et 75 %. Les principaux prêts consentis concernent généralement des activités agricoles, de la pêche, de l’élevage, du petit commerce ou de la petite transformation. Ainsi que dans l’artisanat, notamment, avec la production de teinture traditionnelle ou de savon artisanal.
«Nous voulons que les Muffa ne soient pas une expérience de trop ou bien que la menons jusqu’à un certain temps et l’abandonnions. Aujourd’hui, l’autonomisation des femmes dans tous les domaines est au cœur des priorités stratégiques du gouvernement. Le président de la République a dédié ses deux mandats aux femmes et aux jeunes. Il faut lutter contre la féminisation de la pauvreté. Le meilleur outils qui a été trouvé, pour le moment, c’est la Muffa. C’est une expérience menée, pas seulement en Guinée, mais aussi dans d’autres pays africains. Nous voulons donc que les Muffa couvrent l’ensemble du territoire guinéen».
Par ailleurs, Mme Sylla a rappelé la malheureuse expérience avec les Fonds d’appui aux activités économiques que l’on distribuait, à un moment donné, aux groupements de femmes. «Malheureusement, l’argent que l’on donnait, les femmes ne remboursaient pas et finalement ça n’a pas abouti. Ça n’a fait qu’accentuer la pauvreté des femmes. Finalement, après un premier et deuxième échec, le président a opté pour les Mutuelles financières des femmes africaines (Muffa). Je pense que c’est normal d’en parler et motiver les femmes à aller vers les Muffa. Les mutuelles sont là pour conscientiser les femmes, les aider à être autonome et à jouir pleinement de leurs droits, mais également à leur assurer une meilleure condition de vie».
La ministre de l’Action sociale a également déploré la faible représentativité des femmes dans les instances de prise de décision. «Dans l’administration publique, les femmes, toutes hiérarchies confondues, représentent moins de 30% alors qu’elles sont plus de 51% de la population générale. Malgré notre poids démographique, nous sommes très mal loties dans le domaine du développement social. Il y a des grands écarts entre les hommes et les femmes. Nous n’avons pas les mêmes emplois qu’eux et nous n’avons pas accès à toutes les opportunités. Si vous regardez le taux de pauvreté, vous vous rendrez compte que les femmes sont les plus pauvres».