Lors d’une rencontre tenue dimanche 12 novembre 2017 au siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Cellou Dalein Diallo a dénoncé le manque d’emplois dans le pays. Ce qui expliquerait l’immigration clandestine dont font recours les jeunes guinéens.
Pour le président de l’UFDG, au-delà des difficultés dans l’obtention d’emplois, il y a certains facteurs qui poussent les jeunes à prendre la route du désert pour aller en Europe: «L’immigration n’a pas que de causes économiques. Lorsque vous manifestez contre le manque d’électricité, une violence s’abat sur vous. On vous emprisonne. Lorsque vous manifestez pour le respect des droits humains, contre l’impunité, on vous enferme. Lorsque vous manifestez pour que les élections se tiennent à bonne date, dans le respect des règles de transparence, on vous arrête, on vous tue. Alors finalement, les jeunes partent. »
Selon lui, cela ne justifie pas l’immigration, mais les jeunes sont tentés par elle parce qu’ «il y a l’absence de liberté et n’ont pas de perspectives. »
«Lorsque vous avez étudié pendant 17 ans, 20 ans, vous sortez et vous n’avez pas d’emplois, pas de perspectives, vous n’avez aucune visibilité, c’est difficile», dit-il, avant dénoncer l’exportation de la bauxite brute qui pourrait donner beaucoup d’emplois si elle était transformées en place.
Il affirme que le départ des jeunes se fera tant qu’il n’y a pas d’emplois. Et il promet de créer des opportunités aux jeunes et à leurs parents une fois au pouvoir : «Les jeunes guinéens vont continuer de chômer, de mourir dans le désert, dans la Méditerranée, parce qu’il n’y a pas d’emplois. Un jeune qui n’a pas d’emploi devient vulnérable pour l’immigration et parfois même pour l’extrémisme religieux. C’est pourquoi lutter contre le chômage sera notre première priorité pour que les Guinéens vivent dans la dignité. Aider les vieux qui sont fatigués, puisqu’ils ont tout investi dans l’éducation de leurs enfants qui sont incapables de leur exprimer leur gratitude et leur reconnaissance. Parfois les parents meurent sans même que les jeunes ne puissent venir à leurs secours. Il faut régler ce problème, le problème du chômage, de développement de l’industrialisation de notre pays.»