Domani Doré ne semble pas s’être encore remise de son départ du département des Sports qu’elle a eu le privilège de diriger. C’était à la faveur d’un surprenant décret présidentiel qui donnait raison à ceux qui estiment, qu’en Guinée, rien n’est impossible.
C’est dire que tous les coups d’éclat sont attendus, dès lors qu’aucun critère ne justifie certaines nominations. Domani a été le choix de la providence, à un moment donné, et elle a fait ce qu’elle pouvait, avant d’être remerciée.
Le plus surprenant est que, dès son éjection du gouvernement, Domani Doré a rejoint le camp de ceux, comme elle, une fois dehors, changent d’options et opinions. Sans adhérer, directement, à un parti politique d’opposition, l’ex ministre des Sports a préféré prendre son destin en main. Elle s’est lancée dans les dernières communales, en candidate indépendante, pour convoiter la mairie de Matoto. Elle en ratera la tête, mais décrochera un prestigieux siège de consolation. C’est sa dernière sortie sur les « GG » de la radio Espace qui aura le plus fasciné, moins par la surprise qu’elle aura suscitée que par les attaques inattendues contre l’actuel ministre des Sports, Bantama Sow, qu’elle qualifiera d’ignorant.
L’on ne sait pas trop en quoi consisterait cette ignorance. Mais, l’irréductible Domani se propose de rencontrer le président Condé. Pour parler de quoi ? Solliciter quelle autre faveur ? Refaire allégeance ? Allez le savoir ! La Guinée est vraiment le pays de toutes les merveilles et de tous les scandales. En effet, rien n’est surprenant, puisque tout obéit à une certaine logique, celle de tout rendre normal, même les comportements les plus condamnables et les gestes les plus maladroits. L’on ne sait pas trop ce que Domani Doré reprocherait à Bantama qui occupe aujourd’hui le poste qu’elle n’aura pu tenir pour longtemps.
La perte d’un poste prestigieux aiguise la convoitise de celui qui en est victime, mais il faut bien que la relève se fasse pour que bougent les lignes. Domani refuse d’apaiser son ardeur combative, elle est toujours prête à aller à la charge. C’est son droit !