À l’annonce de la pénurie du carburant à la pompe, le ministre guinéen des hydrocarbures a fait savoir que certains pays voisins de la Guinée ont connu la hausse du prix d’essence à la pompe. La Guinée aussi ne pourrait pas être à l’abri de cette situation.
Cette situation pourrait également impacter l’électricité de Guinée (EDG), et cela occasionnerait la hausse de la facture pour les citoyens.
«La Guinée a connue l’embellie l’année dernière en quittant 10.000 à 9.500 Gnf. Mai actuellement, je vous apprends que la Côte d’Ivoire a connue une augmentation le 3 mai, quant au Mali, il a revu à la hausse le prix du carburant le 14 mai».
Cette explication du ministre Zakaria Koulibaly, dans l’émission les “GG” la semaine dernière à laissé beaucoup de Guinéens sur leur faim. Les citoyens s’attendent déjà à une autre phase de cherté dans leur pays.
S’agissant de la fourniture d’électricité, le gouvernement envisage la réduction de la subvention de l’électricité qui sera concrétisée avant la fin de ce premier semestre 2019. Ceci constitue un élément fondamental dans les réformes pour la mobilisation des ressources internes.
Le coût de production du KW est de 1400 Gnf, alors que le prix moyen de revente est de 700 Gnf, soit la moitié du prix.
«Il faut permettre à EDG d’avoir un compte d’exploitation qui tient la route. Il ne faut pas que la société continue de revendre l’électricité à la moitié du coût de production», argumente le ministre de l’Economie et des finances, Mamadi Camara.
Son homologue du département des Hydrocarbures annonce ensuite que l’Etat ne peut pas continuer à supporter les charges liées à la subvention.
Au mois de mai, l’Etat a été obligé de subventionner le prix de carburant pour 40 milliards de FG environ, rappelle Zakaria Koulibaly.
«Vous imaginez une renonciation à hauteur de 40 milliards de FG. C’est des écoles, des hôpitaux, c’est aussi un dérapage considérable au niveau des finances de l’Etat. Donc, une situation comme ça n’est dans l’intérêt de personne parce que l’Etat, si nous voulons qu’il soit efficace dans la mise en œuvre de sa mission, il faut lui donner les moyens», rassure-t-il.
Par ailleurs, ces versions ont été contredites par le Chef du gouvernement à l’occasion de sa sortie médiatique à Conakry.
À son tour de répondre à cette question, le Premier ministre a apporté des éclaircissements sur les versions de ses ministres, mais un peu contradictoires.
«Je ne suis pas au courant qu’une nouvelle hausse des prix du carburant est envisagée», rétorque Dr Ibrahima Kassory Fofana.
«Par contre, nous essayons d’aligner la Guinée en terme de fonctionnement aux autres pays. Au Sénégal, en Côte d’Ivoire, au Mali, la révision du prix du carburant se fait automatiquement. Puisque nous ne sommes pas producteurs du pétrole, nous mettons en place une formule de révision qui tient compte des conditions d’importations du carburant. Si les prix changent à l’international, les prix changent à la pompe en hausse ou en baisse», précise tout de même le Chef du gouvernement.
Toutefois, pour donner le minimum d’électricité à Conakry, ça coûte rien que sur 2019 plus de 2 mille milliards Gnf de subvention, ajoute le Premier ministre.
«Si rien n’est fait pour que les gens paient les factures d’électricité, cela devait nous coûter à la fin de cette année 2600 milliards soit près de 300 millions d’euros», estime Kassory Fofana.
Aucune date n’est fixée d’abord pour ces augmentations certes, mais déjà, une équipe de techniciens chargés d’aménager la structure du prix est à l’œuvre.
Le gouvernement veille à ce qu’ils tiennent compte de l’évolution du contexte international pour calculer la structure et lui présenter la physionomie du nouveau prix du litre à la pompe à appliquer à la date qu’il fixera.