En conférence de presse ce mercredi 6 juin, le collectif des avocats des victimes des massacres du 28 septembre 2009 ont expliqué les nouveaux développements dans cette affaire tant attendue par les Guinéens. Pour la circonstance, ils ont signalé certaines de leurs préoccupations notamment la requalification de l’événement.
“Tout d’abord, nous tenons à un procès juste, équitable et inclusif dans lequel tous les accusés seront appelés à comparaître, notamment le capitaine Moussa Dadis Camara et le Général Sékouba Konaté“, lit-on dans une déclaration élaborée par ce collectif des avocats des victimes des massacres du 28 septembre 2009.
Ce collectif a salué tout de même la mise en place du comité de pilotage pour la tenue de ce grand procès mais il a en outre, évoqué un certaine nombre de préoccupations notamment ce qui concerne la qualification de l’événement le 29 décembre 2017 par certains juges.
« Notre souci, qui nous dérange beaucoup, c’est le fait que les juges ont requalifié les massacres du 28 septembre, considérant ces crimes comme étant des crimes ordinaires. Alors que ce sont bel et bien des crimes contre l’humanité. Parce que ça porte sur une population civile. Ça a été une attaque et en connaissance de cause généralisée. Justification: premièrement, il y a eu un rapport international d’enquête des Nations unies qui a dépêché trois personnalités qui ont séjourné en Guinée et qui ont élaboré un rapport, qui ont qualifié les événement des massacres du 28 septembre étant des crimes contre l’humanité. Deuxièmement, depuis octobre 2010, la CPI a ouvert un examen préliminaire dans cette affaire. Et elle a été qualifiée de la sorte aussi. En tout cas, nous, nous n’accepterons jamais que les événements du 28 septembre 2009 soient qualifiés de crimes ordinaires », rapporte Me Hamidou Barry.
Il faut dire que deux principaux acteurs sont indexés dans cette affaire: capitaine Moussa Dadis Camara et le Général Sékouba Konaté, respectivement, président de la transition et ministre de la défense au moment des faits. Environs 150 personnes furent tuées par les forces de l’ordre et des femmes violées.
Après les faits, capitaines Moussa Dadis qui a éte victime d’une tentative d’assassinat est empêché de rentrer en Guinée pour se faire entendre sur cette affaire. Il a fallu dépêcher une commission rogatoire pour aller l’écouter à Ouagadougou au Burkina Faso.
« Pourquoi on empêche Dadis à rentrer en Guinée? Comment peut-on tenir un procès tandis que le principal accusé est absent? », s’est interrogé Me Bassirou Barry, ancien ministre de la Justice.
« Nous aurons difficillement la vérité sans la présence de ces deux », a-t-il dit.
La date de ce procès n’est pas d’abord précisée, néanmoins,”l’agenda nous ne pouvons pas vous l’annoncer. Nous estimons que si la volonté y est, le procès doit ouvrir en janvier ou février 2019“, a conclu Me Hamidou.