Dans un communiqué publié ce samedi 02 mai 2020, le Front National pour la Défense de la Constitution (Fndc) dénonce les arrestations d’opposants dans le pays.
Pour les opposants à un troisième mandat pour le locataire de Sekhoutourea, Alpha Condé a profité de la crise sanitaire, pour faire passer son “coup d’État constitutionnel”, ce qui serait selon eux à la base de la propagation du Covid-19 en Guinée.
Selon le Fndc, 287 membres de sa structure croupissent dans les différentes prisons du pays.
COMMUNIQUE
Les Guinéens assistent à une descente aux enfers à cause de l’irresponsabilité de leurs dirigeants qui s’illustrent par des prises de décisions aussi hasardeuses que dangereuses pour leurs populations.
Pendant que le monde entier s’organise à combattre efficacement la pandémie du COVID-19 à travers la prise de mesures adéquates, les dirigeants guinéens ont préféré organiser un coup d’Etat constitutionnel qui a été la cause principale de l’explosion de la maladie en Guinée. C’est suite à cela que le nombre de malades a dépassé 1500 cas en moins de cinq semaines, faisant de la Guinée le principal foyer du COVID-19 en Afrique de l’Ouest.
La situation est en passe d’échapper à tout contrôle tant l’amateurisme et l’irresponsabilité des dirigeants guinéens sont de mise, comme en témoignent la multiplication des arrestations arbitraires des leaders et membres du FNDC et leur détention dans des prisons surpeuplées où sont enregistrés plusieurs cas de décès au Coronavirus.
À ce jour, on estime à 287 membres du FNDC qui croupissent en prison sur l’ensemble du pays à cause de leur opposition au projet de 3ème mandat en Guinée. C’est donc autant de personnes à risque de contamination auxquels s’ajoutent des milliers de détenus de droit commun.
Cette situation est inadmissible dans un contexte de crise sanitaire sans précédent dans le monde.
Dès le début de l’épidémie de Coronavirus, les Nations-Unies ont suggéré à tous les pays de libérer les prisonniers de droit commun et les détenus d’opinion pour réduire les risques de propagation de la maladie. Tout récemment, Amnesty International et Human Rights Watch ont lancé le même appel à l’endroit des autorités guinéennes qui malheureusement font la sourde oreille.
Le FNDC regrette cette attitude inhumaine et contre productive du Gouvernement Guinéen qui n’a de cesse de clamer sa volonté de débarrasser la Guinée du COVID-19, sans que rien ne soit fait pour que cela devienne une réalité.
Nous demandons la libération sans délai de tous les leaders et membres du FNDC, mais également de tous les prisonniers qui ne sont pas coupables de crimes, en attendant que les conditions soient réunies pour qu’ils bénéficient de procès équitables.
Selon des sources concordantes, au moins 42 détenus ont été conduits au camp Soronkoni, situé à 638 km de Conakry, dans la région de Kankan.
Le camp de Soronkoni avait accueilli il y a deux mois, une dizaine de jeunes opposants arrêtés à Conakry, à la veille du double scrutin du 22 mars en Guinée.